Partir, oui partir…pour éviter le KO !

20 mars 2011

Partir, oui partir…pour éviter le KO !

 

Nombreux sont ceux qui quitte Abidjan

Abidjan, la grande et belle capitale qui attirait tous les Ivoiriens et même les curieux d’Afrique est aujourd’hui l’épouvantail des habitants d’origines diverses qui la chérissaient. L’actualité n’est plus aux débats sur qui restera au pouvoir : c’est le sauve qui peut général. La violence qui gagne tous les quartiers de la métropole oblige les uns et les autres à partir et le spectacle de ces départs en masse est saisissant. Matelas, sacs de voyages et fourneaux sont accrochés sur un vieux 4×4 qui emprunte l’autoroute du nord, les gares routières sont bourrées de monde, les cars et véhicules personnels qui sortent d’Abidjan sont toujours plus surchargés ! Dans un domicile des II Plateaux un fonctionnaire surpris par la fermeture des banques brade ses fauteuils, un réfrigérateur et une moto pour rassembler de quoi évacuer sa famille au village. Explication d’un père désemparé : « Ce sont des objets que je pourrais acheter après mais si je ne reste pas en vie à quoi me servira tout ça ? Je préfère vendre et sauver ma peau que de garder tout ça et risquer ma vie ».

Balluchons et cartons sur la tête, ceux que je vois arriver du marché ne sont pas des commerçants : attention le témoignage est frappant. « Voici une semaine que nous avons dû enterrer une de nos sœurs tuée par un éclat d’obus à Abobo. A défaut de pouvoir l’évacuer vers une morgue, elle repose dans une tombe improvisée que nous avons creusée au centre de la concession où nous vivons. Nous n’avons pas mangé depuis deux jours et là nos parents exigent que nous quittions Abidjan » affirme un homme d’une trentaine d’années effrayé par un spectre invisible qui semble lui tourner autour. A défaut de trouver un taxi à un prix abordable cette famille venue de Treichville a dû rallier la gare TCF d’Adjamé à la marche en traversant le Plateau jalousement gardé par des FDS !

Gare d’Adjamé, d’Attécoubé, de Yopougon…ici il faut dormir à la belle étoile pour espérer avoir un ticket de voyage et miss Akissi Colette témoigne. « Je suis ici avec mon fils et mes quatre frères depuis deux jours et il n’y pas de car. Nous avons eu des tickets mais pas au tarif habituel : il y a eu des augmentations. Le chef de gare nous parle d’une pénurie de carburant ». Avec ou sans hausse des prix Kouassi Rodolphe est décidé à regagner son Toumzuébo natal, gros village au nord de Yamoussoukro. « Mon frère il faut partir, oui partir pour éviter le KO ! On ne sait pas quand tout va ‘’se gâter’’ totalement. Ouattara dit que les souffrances vont prendre fin plus vite que prévu, Gbagbo dit que la sortie de crise est pour bientôt : la situation fait peur. Ils mettent fin à la crise comment avec tous ces morts ? » affirme le jeune homme. Au moment où nous échangeons deux hélicoptères de type MI 24 appartenant à l’ONUCI survolent le centre d’Abidjan en destination de Sébroko. Tous les regards sont rivés vers le ciel avec une petite voix qui s’échappe de la foule : « nos problèmes vont-ils trouver une solution pacifique ? ».

RAPPEL DESORMAIS QUOTIDIEN


49 jours de détention arbitraire à la MACA pour nos amis et confrères Sanogo Aboubakar dit Abou Sanogo et Kangbé Yayoro Charles Lopez dit Gnahoré Charly de Télévision Notre Patrie (TVNP) accusés sans preuves d’atteinte à la sureté de l’Etat.

Au nom de la liberté de la presse nous ne les oublions pas et nous pensons également à tous les journalistes et hommes de médias exilés et ceux privés d’exercer librement !

Suy Kahofi

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Commentaires

Djib
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Dieu vous sauvera chèrs soeurs et frères ivoiriens. "Aussi longtempts que durera la nuit, le jour se lèvera" , chaque chose a une fin. Que Dieu vous garde