L’hospitalité des Abidjanais à l’épreuve de la crise

SOS
26 février 2011

L’hospitalité des Abidjanais à l’épreuve de la crise

 

Des milliers d'habitants quittent Abobo

Les combats font rage chaque jour ou presque à Abobo. Des milliers d’habitants quittent le quartier le plus peuplé d’Abidjan pour trouver refuge auprès de parents et amis dans d’autres quartiers. Difficile de rester insensible devant autant de souffrance, de familles qui ont pu à peine manger depuis ces trois derniers jours, d’enfants malades et traumatisés par le bruit d’arme à feu, de jeunes gens inquiets d’être pris pour cible par les groupes armés… Ils quittent Abobo destination Adjamé, Yopougon, Koumassi, Marcory pour éviter les balles qui atterrissent de plus en plus dans les concessions et percent la toiture des maisons. Quand bien même à Abidjan on se demande s’il existe une seule zone encore sécurisée, nombreux sont ceux qui soutiennent qu’il est préférable de quitter le pire pour le moins touché !

« Mon frère ça chauffe là bas ! Abobo est gâté ! On peut plus tenir, ça fait deux jours que nous sommes dans la maison. C’est ce matin avec les nombreux déplacés qui sortaient que je suis sorti avec ma famille. Sur la route que des chars, des chars et des chars ! » souligne un habitant les paupières alourdies par la longue veille de la nuit. Une fois hors du quartier il faut trouver un point de chute et compter avec la disponibilité et surtout l’hospitalité des parents. Sonia habite Cocody Riviera II et depuis 5 jours elle héberge quatre de ses frères venus d’Abobo. Voici un an que la jeune fille après avoir décroché un poste d’assistante de direction et a décidé de vivre seule. « Mes parents n’étaient pas d’accord pour que je quitte le quartier (Abobo) mais je pense que j’ai fais un bon choix » affirme Sonia. Le petit studio est plein ! Cheik l’un des frères de Sonia souligne pourquoi il a quitté le quartier. « Nos parents sont âgés et ils ont refusé de quitter la maison familiale. Nous sommes sortis parce qu’en cas de vaste offensive les civiles peuvent être touchés ». Dans la maison devenu étroite, on s’organise comme on peut pour manger et rallier l’école pour certains, le lieu de travail pour d’autres.

Atmosphère quasi identique chez la famille Fofana à Treichville sauf qu’ici le nombre de personnes est plus élevé. « Tous les parent d’Abobo, quelque chose comme 18 personnes sont ici dans cette cours qu’on appelle la grande cours. On a transformé les salons en dortoirs la nuit et on fait ce qu’on peut pour manger » souligne le patriarche de la famille. L’un de ses fils du doyen Fofana, bijoutier de son état nous explique comment la famille se sert les coudes pour s’en sortir. « On rationne le riz et les quelques condiments pour faire manger tout le monde. Chaque femme se débrouille le matin avec son petit commerce et nourrit un nombre précis d’enfants » nous explique Aziz. A la question de savoir si ces nouvelles bouches à remplir pose un problème voici la réponse du jeune homme. « Entre partager un peu de riz avec ton frère et le laisser à la merci des balles à Abobo, tu choisi quoi ? C’est vrai que c’est dur mais rien ne vaut la vie d’un membre de la famille ».

RAPPEL DESORMAIS QUOTIDIEN


Voici 29 Jours que nos amis et confrères Sanogo Aboubakar dit Abou Sanogo et Kangbé Yayoro Charles Lopez dit Gnahoré Charly de Télévision Notre Patrie (TVNP) sont arbitrairement détenus à la MACA.

Au nom de la liberté de la presse nous ne les oublions pas !

Suy Kahofi

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Commentaires

Andriamihaja Guénolé
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"C'est dans les moments durs qu'il faut se soutenir" Courage Côte d'Ivoire
Tiens bon! Toute histoire s'arrêtera un jour...

katie
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yeah nice