Côte d’Ivoire : l’atmosphère sociale se dégrade de nouveau

11 février 2011

Côte d’Ivoire : l’atmosphère sociale se dégrade de nouveau

 

Cette semaine fut marquée par le retour de la violence

Il est environ 10 heures ce jeudi à Abidjan lorsque les experts de l’Union Africaine conformément à leur programme quittent la capitale Ivoirienne en toute discrétion comme à leur arrivée. A ce même moment à Sébroko, siège de l’ONUCI, on s’active pour recevoir les journalistes à l’occasion du traditionnel point de presse de la mission.

L’ordre du jour n’a pas changé puisse que la crise post-électorale a dominée les échanges. Monsieur Hamadoun Touré le porte-parole la Mission a fait un survol des derniers développements de la crise mais s’est surtout attardé sur la situation humanitaire du pays qui semble s’être dégradé ces derniers jours. « L’ONUCI a enregistré cette semaine 22 nouveaux cas de personnes tuées notamment à Abobo, Yopougon, Adjamé, Duékoué et à Bingerville. Ceci porte à plus de 296 morts le nombre de personnes tuées dans le cadre des violences post-électorales depuis la mi-décembre. 4 nouveaux cas de personnes portées disparues et 5 nouveaux cas de viol sur l’axe Duékoué – Bangolo lors du braquage d’un véhicule de transport en commun. En zone Centre – Nord – Ouest (CNO), des exactions ont été commises par un groupe de jeunes contre la population en générale et plus particulièrement contre les sympathisants LMP dont certains ont dû quitter leurs domiciles pour se réfugier ailleurs ».

Face à ce regain de violence l’ONUCI n’entend pas baisser les bras. Elle compte œuvrer pour asseoir une atmosphère plus saine dans le pays en intensifiant sa campagne de sensibilisation en faveur du renforcement de la cohésion sociale et de la préservation d’un environnement post-électoral apaisé. Malgré les nombreux obstacles faits à la Mission dans l’exercice de son mandat, ces équipes sur le terrain continuent de s’investir dans cette sensibilisation. Cette semaine la Mission a sillonné les régions du Zanzan, des Savanes, de la Vallée du Bandaman, du Dinguélé et du Worodougou. Au sujet de la radio de la Mission (ONUCI Fm) et de la menace du retrait de l’agrément de ladite radio par le CNCA (Conseil National de la Communication Audio-visuelle), le porte-parole de la mission s’est voulu rassurant. Aucune notification (écrite) n’ayant été faite à la mission, sa radio continue d’émettre sur ces fréquences habituelles. « ONUCI Fm fait partie intégrante de l’Opération des nations Unies en Côte d’Ivoire. ONUCI Fm est issue du mandat que nous a confié le conseil de sécurité en Côte d’Ivoire. Nous sommes en train d’exécuter ce mandat et ONUCI Fm est également en train d’exécuter ce mandat à l’image de toute la Mission ». Malgré la confirmation du retrait de l’agrément de ONUCI Fm, la radio continue d’émettre grâce à ses 25 relais. Les journalistes de la chaîne ne sont pas à l’abris des menaces des pro-gbagbo. Ces derniers ne sont plus présents dans les rues d’Abidjan pour leurs reportages. Cette situation comme celles des autres journalistes inquiète RFS car la Côte d’Ivoire n’offre plus les garantis de travail aux professionnels des médias.

Monsieur Hamadoun Touré n’a pas manqué à la fin du point de presse de réaffirmer l’objectif de la Mission qui est de veiller au bon déroulement du processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire.

A ce jour l’ONUCI a enregistré 296 morts, 30.000 réfugiés et 20.000 déplacés internes depuis le début de la crise (mi-décembre). 495 morts, 1124 blessés (177 graves), 825 arrestations, 100 disparus selon le RHDP.

RAPPEL DESORMAIS QUOTIDIEN


Voici 14 Jours que nos amis et confrères Sanogo Aboubakar dit Abou Sanogo et Kangbé Yayoro Charles Lopez dit Gnahoré Charly de Télévision Notre Patrie (TVNP) sont arbitrairement détenus à la MACA.

Au nom de la liberté de la presse nous ne les oublions pas mais nous pensons aussi à tous les journalistes exilés et ceux privés d’exercer librement !

Suy Kahofi

Partagez

Commentaires