Le Port Autonome de San-pédro et la vente du cacao

7 février 2011

Le Port Autonome de San-pédro et la vente du cacao

Navire au large du port de San-Pedro

San-pédro, la grande cité balnéaire du sud-ouest de la Côte d’Ivoire abrite le premier port d’exportation ouest-africain du binôme café-cacao. Deux semaines après le décret du premier Ministre Soro Guillaume portant suspension des exportations du café et du cacao pour une période d’un mois, les professionnels de la filière ressentent déjà des difficultés à l’image de ce camionneur stationné à l’entrée du Port Autonome de San-pédro et visiblement mal informé de la situation sur le terrain. « Voici deux jours que je suis stationné à l’entrée du port : on nous refoule ! On arrive pas à décharger la marchandise et certains collègues nous ont dit que des usines ont déjà fermé et que d’autre vont suivre ».

Faute de matières premières brutes, les usines de stockage et de traitement ferment les unes après les autres. Cette situation menace directement des centaines d’emplois  notamment les contractuels tels que les chauffeurs, les chargeurs, les manœuvres au levage, les trieurs et une certaine catégorie d’usiniers qui vivent au jour le jour du revenu direct du café et du cacao. « Je suis un journalier: c’est ce que je gagne chaque jour qui me permet de vivre et je suis payé quand je travail. Sans le cacao je ne pourrait pas nourrir ma famille » affirme Olivier. Qu’en est-il des coopératives agricoles et d’exportation de la filière ? Comment vivent-elles cette situation ? Quels sont les problèmes auxquelles elles font face ? Elément de réponse avec Sylvestre Kouadio Directeur de la COPAME, Coopérative Agricole de Ménégbé située dans la Sous-préfecture de Gabiadjy. « Les coopératives se sont évertuées à faire venir leurs produits et nous sommes venus butter sur le refus des sociétés exportatrices et là nous sommes confrontés à plusieurs problèmes. Il faut payer le transporteur qui a convoyé le cacao, le stockage pose problème ce qui risque de détériorer le cacao et le produit ne trouve pas d’acheteur ».

Le Port Autonome de San-pédro fidèle à son dynamisme habituel fonctionne correctement. Son Directeur Commercial Guy Manoir nous dresse l’état des lieux et nous présente les perspectives qui s’offrent aux opérateurs de la filière dans les jours avenirs. « En 2010 nous avons exporté 1.200.000 tonnes et pour 2011 nous espérons un trafic autour de 1.300.000 tonnes. Le cacao qui est stocké nous disons que c’est pour une période momentanée. Nous allons peut être faire du surstock mais au finish nous allons exporter. Cette situation va arranger les exportateurs puisse que les prix auront grimpé ».

La filière café-cacao en Côte d’Ivoire permet à des milliers de familles Ivoiriennes de vivre. La décision du gouvernement Soro de suspendre les exportations sera lourde de conséquence dans l’immédiat pour les paysans dont le binôme agricole représente la seule source de revenu.

Quand bien même les exportateurs sollicités ont poliment décliné notre offre de se prononcer sur la situation, ils reconnaissent dans l’ensemble que l’arrêt des exportations pourrait entraîner la fermeture de plusieurs entreprises et par ricochet accroître le taux de chômage dans la région et dans tout le pays. Notons que 80% des entreprises exportatrices dont le géant américain CARGILL, l’entreprise CEMOI et le Chocolatier SACO suivent à la lettre cette mesure de suspension des exportations du café et du cacao.

Suy Kahofi

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Commentaires

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madame,monsieur,
étudiant en économie, je désire avoir une formation de 1 mois 15 jours au sein de votre entreprise.espérant recevoir des informations sous peu veuillez recevoir mes salutations.