L’étranger n’est pas un ennemi

25 janvier 2011

L’étranger n’est pas un ennemi

La Côte d’Ivoire est-elle encore une terre d’hospitalité ?

« Les ennemis de l’Afrique se sont les africains ». Cette phrase extraite d’un des tubes à succès du pape du reggae africain, Alpha Blondy m’a toujours séduit dans la mesure où elle met le peuple africain devant ces responsabilités. L’africain aime bien accuser l’occident lorsqu’il a des problèmes : c’est toujours l’autre et jamais lui ! L’africain ne se remet jamais en cause : se sont les blancs qui ne veulent pas de son bien, la France lui apporte la guerre, les USA colportent les génocides, Dieu lui-même ne veut pas de son bien car nous avons la peau noire et nous sommes donc les descendants maudits de Noé. A force d’accuser l’occident, l’étranger ou le blanc, l’africain a fini par développer un pseudo panafricanisme qui a muté vers une xénophobie sans égale ! C’est malheureusement sur cette fibre ultra-nationaliste que nos chers dictateurs et dirigeants corrompus jouent pour endoctriner le peuple ! Même entre nous africain nous nous rejetons la pierre de nos échecs.

Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, l’échec né du second tour de l’élection présidentielle qui a débouché sur une crise post-électorale est imputé à l’étranger. La France, les USA, le Burkina Faso, le Mali…bref la CEDEAO, L’ONU, l’UA pour ne pas dire que le monde entier est ennemis du peuple Ivoirien. Avant d’accuser et de menacer les étrangers vivants en Côte d’Ivoire, j’aimerais que la jeunesse de mon pays comprenne que nous sommes à l’origine de nos problèmes. Je n’ai pas souvenir d’avoir vu un malien, un burkinabé, un togolais ou un béninois aller aux urnes : se sont les Ivoiriens qui sont allés aux urnes et donc s’il y a un problème c’est d’abord eux. Alors pourquoi les ressortissants étrangers vivants en Côte d’Ivoire doivent-ils cueillir des propos xénophobes du simple fait que l’ECOMOG décide d’intervenir en Côte d’ivoire ? Pourquoi des ressortissants français sont intimidés quand ils circulent en voiture ? Les étrangers vivants en Côte d’Ivoire ne sont pas allés chercher l’ONU, se sont les Ivoiriens qui ont fait venir la mission. Avant de s’en prendre donc au pauvre vendeur de garba nigérien, au charretier burkinabé, au maçon togolais et aux boucher nigérian qui savent à peine ce que signifie CEDEAO, les Ivoiriens doivent comprendre qu’ils sont à la base de leur problème. Il faut commencer par cette étape avant de penser à trouver des voies pour une sortie de crise. De grâce chers Ivoiriens vous devez comprendre que la politique extérieur de Nicolas Sarkozy n’a rien en commun avec les français vivants en Côte d’Ivoire. La politique extérieur de Blaise Compaoré n’engage pas les burkinabés vivants en Côte d’Ivoire. « Après la crise chacun rentre chez lui » triste d’entendre ce genre de réflexion au moment où la Côte d’Ivoire dit prier pour la paix. La Bible et le Coran n’attestent-ils pas que l’étranger est une source de bénédiction ? Chacun chez lui : nous mettons les 17.000 français dehors et Sarkozy nous rapatrie les 50.000 Ivoiriens résidents en France sans compter le nombre incalculable de sans papiers ? De même qu’un Libanais est étranger en Côte d’Ivoire, un Ivoirien est aussi étranger en Afrique du Sud et même plus proche de nous au Burkina. Arrêtons de nous intoxiquer à la sève de la haine de l’étranger et pensons à résoudre nos problèmes.

Suy Kahofi

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Commentaires

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Bonjour,
Mon cher, vous avez parfaitement raison de dire que nous sommes, nous sommes ennemis et responsables de ce qui nous arrive en afrique, car la faute revient d'abord aux africains eux-mêmes,
puisque comme vous le dites en Côte d'Ivoire c'est les ivoiriens seulement qui sont à l'origine de cette situation de statut quo.
Il faut que les peuples se reveillent et évitent de mettre en cause les étrangers de tous bord, afin ou autres européens ou américains.
bon courage à vous.

fasokan
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Bonjour et merci pour ton courage d'aborder la responsabilité incontestable des africains face à leurs propre problème.
Nous avons beaucoup à faire et beaucoup à dire pour une prise de conscience de l'Africain face à l'africanité et à nos propres problèmes.
Merci

Jean-Paul Amuri Lwesso
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C'est vrai que nous accusons souvent les autres pour nous justifier nous mêmes! cela fait partie de la vieille politique. Comme Néron après avoir mis le feu à Rome, il accuse les chrétiens. On a toujours tendances à chercher un bouc émissaire! Il est temps que nous, jeunes Africains, comprenions que le destin de l'Afrique est entre nos mains et non seulement aux hommes politiques qui occupent la scène du moment!

beriks
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Vous ecrivez bcp de fausstés. Etre etranger ce n'est pas une injure. En CI on veut iimposer la democratie et la paix de l'etranger et c'est inaccepatable. La Tunisie n'a pas eu besoin de force étangère. Ton ADO n'a jamais mobilisé le peuple. En Tunisie on a eu bcp de morts parmi les civils. En CI ce sont les manisfestant, des rebelles en realité, qui tuent les policiers.
Cesse de fuir le vrai debat qui est que la democratie ne s'impose de l'exterieur. ADO a perdu les elections qu'il accepte le verdict implacable des urnes.
La CI va rester une terre d'hospitalité meme si vous chassez les pro Gbagbo des zones CNO avec la benediction de l'ONUCI.

SUY Kahofi
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Il n’est de plus aveugle que celui qui refuse de voir ! De grâce ne vous portez pas garant des comportements xénophobes de certains Ivoiriens à moins que vous-même ne donniez dans cette pratique !

Ameth DIA
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Si seulement tous les africains pouvaient penser de la sorte. En période de crise c'est toujours les étrangers qui trinquent.Je dois avouer que je suis très inquiet pour mes compatriotes sénégalais en Côte d'Ivoire car Wade et Gbagbo sont comme des chiens et chat.

Charles Lebon
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Slt Suy!
Je porte une petite réserve à ton affirmation totale que "l'étranger n'est pas un ennemi".

Cependant, je partage entièrement, sans réserve et sereinement le contenu de ton article.
Le fait de refuser de se mettre en cause et de chercher le bouc émissaire en dehors de soi est une attitude infantile qui mérite le soin efficace d'un psychologue.

En côte d'Ivoire je crois qu'il n'y a dans ce contexte que de pseudo-patriotisme, pseudo-nationalisme.
Qu'on est l'honnêteté de redonner à ses mots patriotisme et nationalisme leur lettre de noblesse et on cessera de croire que seul Abidjan constitue la Côte d'Ivoire. Et le Nord?

Tout compte fait je pleure mes chers Africains-Ivoiriens de ne par prendre la mesure de leurs responsabilisés et d'être en otage dans les mains des politiques.
Ne défendons pas les hommes mais les idées!