Bienvenu dans l’univers des gbakas, les cars rapides d’Abidjan !

20 janvier 2011

Bienvenu dans l’univers des gbakas, les cars rapides d’Abidjan !

Les gbakas assurent 80% du transport inter-urbain sur certains axes

Lorsqu’ils font la grève à Abidjan c’est un véritable calvaire pour les populations ! Les gbakas (minicars de transport en commun) puisse que c’est d’eux qu’il s’agit assurent près de 80% du transport inter-urbain sur certains axes de la capitale Ivoirienne. Avec 200 ou 300 f CFA le gbaka vous permet de rallier plusieurs destinations à condition d’arriver vite à l’arrêt aux heures de pointe. Probo koala, foker 100, MI 24, wourou fato… sont autant de noms qui désignent les gbakas d’Abidjan. Pour que le business sur quatre roues puisse tourner comme il se doit il faut bien une organisation.

La team

Elle est composée d’un chauffeur et d’un apprenti. Les apprentis (balançeurs) passent leurs journées accrochés aux portières des véhicules à hurler leurs destinations et attirer la clientèle. « Adjamé liberté, yopougon gesco, tonton vous allez ? Grand sœur Abobo à la gare 200 une place ! C’est comme ça que nous les apprentis ont invite les clients à choisir nos gbakas » souligne Abou choco. Le jeune apprenti nous dira que pour exceller dans le métier il faut juste savoir compter, ne pas être timide et surtout être poli. Sur ce dernier point les clients ne sont pas tendres avec les apprentis. « C’est à peine s’ils prennent un bain le matin, certains se droguent et ils n’ont aucun respect pour les clients » soutien Basile Blé.

C'est donc lui le gbaka Ivoirien?

Les gbakas un casse-tête mécanique

Se déplacer avec le gbaka c’est faire un voyage plein d’incertitudes : les problèmes techniques et la conduite dangereuse sont à l’origine d’un nombre de plus en plus importants d’accidents. «Les gbaka sont très fréquents dans mon garage. Ces véhicules ont souvent des problèmes mécaniques sérieux dus à la manière de conduire des chauffeurs qui entraînent ces vieux engins dans toutes les crevasses sur leur chemin. Il y a aussi les accidents qui sont quasi quotidiens», souligne Abasse, chef de garage à Abobo. En effet, à voir les gbakas stationnés chez lui on se pose beaucoup de questions sur leur ‘‘état de santé’’. Les voitures sont rapiécées de toutes parts ! Ici les phares tiennent grâce à un fil de fer qui a servi à les raccrocher à la carrosserie. Assis dans le véhicule, nous apercevons le bitume sous nos pieds tellement le châssis est fissuré ! Le tableau de bord n’existe que de nom car aucun voyant ne fonctionne vraiment. L’extérieur des véhicules n’offre pas un spectacle reluisant. Un coup d’oeil sous le capot nous permet de nous rendre à l’évidence que les jours du moteur sont comptés. Des marques de bricolages sont encore bien visibles. «Sans vous faire peur je vous dirais que 80% des réparations sont plus du colmatage que des rechanges. Les propriétaires de ces véhicules prétextent chaque fois qu’ils n’ont jamais d’argent : ce volet n’incombe en rien aux chauffeurs», confesse Abasse.

Les gbakas un mal nécessaire

Les chauffeurs se débrouillent avec leurs engins pour boucler la recette et ne leur parlez pas de l’état de la voiture. «Mon frère est ce que la voiture ne roule pas ?», nous demande agacé Drissa chauffeur. Pour lui en bon ou en mauvais état, l’engin doit rouler et rapporter des sous. Le propriétaire fixe la recette journalière entre 20.000 et 25.000 f. Certains chauffeurs sont réputés pour être de véritables voyous du volant sur certaines lignes de transport. Ils font souvent exprès avec leur vieux tacot pour briser les rétroviseurs et les phares de leurs amis ! Ces cas sont tellement fréquents que cela ne dit plus rien, au contraire on fixe un prix pour ‘‘l’arrangement’’. 500 ou 1000 FCfa pour les phares brisés et 1500 au plus pour les rétroviseurs. Les gbakas c’est plutôt un mal nécessaire et nombreuses sont les personnes à l’image de Diby Athanase qui se posent des questions sur leur présence sur les routes abidjanaises. « Ces véhicules passent la visite technique sans problème puisse qu’ils roulent. On se demande bien si nos autorités ont envie de nous débarrasser de ces cercueils roulants. C’est vrai que nous sommes dans le besoin et que les gbakas nous rendent service mais il faut revoir leur état de fonctionnement ».

Suy Kahofi

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