Captivantes séries latinos sous le soleil d’Abidjan

13 janvier 2011

Captivantes séries latinos sous le soleil d’Abidjan

Hors de question de manquer Frijolito ce soir !

Les séries brésiliennes et mexicaines introduites dans le programme télévisé de la RTI depuis 1988 après le sacre d’une première série américaine sont devenues incontournables et surtout très appréciées. Les femmes constituent le taux le plus important de téléspectateurs fidèles à ces rendez-vous du petit écran. Le phénomène ‘’des petits films’’ de 19 heures est tellement fort en Côte d’Ivoire que le journal satirique Gbich lui a consacré un numéro spécial. Selon son Directeur de Publication Mr Zohoré Lassane, les télénovélas sont devenues une véritable culture pour certains Ivoiriens : ils écument toutes les chaînes sur le câble à la recherche de ces séries. « En Côte d’Ivoire ne vous amusez pas donner rendez-vous à une femme ou une jeune fille à 19 h : elle ne viendra pas ! C’est comme un moment incontournable de la journée pour les accros des télénovélas et ceux-ci sacrifient même des activités professionnelles pour ne pas manquer un épisode » souligne le journaliste. La première série latino à accrocher le public Ivoirien fut Dona Beïja. L’histoire d’une pimpante jeune mexicaine au déhanché torride a séduit les femmes Ivoiriennes. C’était pour elles une nouvelle manière de vivre une romance par le canal du petit écran. La lutte pour un amour impossible entre Dona Beïja et Antonio Sampayo l’élu de son cœur attirait les téléspectateurs tous les dimanches. « Ah Dona Beïja ! » s’écrie le Pasteur Célestin Kouadio. « Cette série était tellement suivi par les Ivoiriens que si le dimanche la messe durait trop, c’était le temple qui se vidait ! Chacun courrait pour voir le film même certains hommes ! Les enfants ont composé des chansons avec le nom des personnages pour sauter à la corde et les commerçants ont vendu des milliers de produit dérivés. Il y avait même un pagne Dona Beïja ».

Attrait 100% féminin (?)

Après Dona Beïja, les séries latinos notamment brésiliennes ont commencé à être plus présentes dans le programme de la télévision. D’une seule au début, elles sont passées à quatre par semaine ! Il est vrai que les femmes constituent le gotha des premières admiratrices mais de plus en plus elles attirent aussi les hommes. « Moi j’aime tout ce qui est romantique et les télénovélas nous présentent un autre cinéma moins violent et plus passionnant. Les femmes aiment beaucoup les histoires d’amour et aussi la manière dont les stars s’habillent » souligne Doumbia Fatim aide soignante. « Au début ces séries ne me disaient rien mais à cause de ma femme je suis devenu accro. Aujourd’hui j’éprouve une certaine passion à les regarder. Ça me permet de comprendre aussi le comportement des femmes qui le plus souvent sont les actrices principales de ces séries » précise Grah Zacharie vigile. Frédéric Coulibaly regrette quant à lui que certains vouent un culte à ces séries. « Ça devient souvent comme une obsession pour certains au point d’être en colère quand ils manquent un épisode ou que quelqu’un fait du bruit quand ils sont devant la télé. Des femmes qui manquent de faire la cuisine ou des hommes trop pressés qui font des accidents en voiture sont des faits que la presse rapportent et qui font rire rien que d’y penser ».

Suy Kahofi

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