Et si on oubliait la politique pour ce 31 décembre ?

31 décembre 2010

Et si on oubliait la politique pour ce 31 décembre ?

Malgré la hausse des prix les Ivoiriens sont décidés à célébrer le réveillon de la saint sylvestre

« Parlons de tout sauf de politique » voici la motion de Kevin à l’endroit de ses amis alors qu’ils se mettent à table pour partager quelques bières en cette journée du 31 décembre. Les habitudes propres aux Ivoiriens depuis le début de la crise semblent avoir changé depuis ce matin. Le tuning des postes récepteurs de radio ont viré du signal des chaînes d’information vers celui des chaînes musicales. On tente tant bien que mal d’oublier la crise pour vivre l’ambiance de la fête. L’heure n’est certes pas à la grosse ambiance des 31 décembre passés mais comme dirait le gérant d’un maquis « on fait avec ! ». Depuis 48 heures on assiste au traditionnel va et vient des camions de livraison de la SOLIBRA (Société de Limonade et Brasserie Abidjanaise). Au menu des commandes la grosse bière rebaptisé Drogba par les Ivoiriens, les stout, sucreries et autres boissons gazeuses ! « On ne peut pas se terrer à cause des problèmes du pays. Nous allons sortir pour nous amuser, danser et vivre la fête dans les bars, maquis et boite de nuit » affirme heureuse Tatiana M’bra.

Si les jeunes pensent un peu plus à faire la fête, les parents ont d’autres préoccupations en cette journée. Les mères de famille sur les marchés de la capitale ne savent plus où donner de la tête tellement les prix ont changé. « Depuis ce matin j’ai pu acheter juste deux poulets mais je refais mes calculs pour le choix de la sauce. Les prix flambent chaque jour un peu plus mais nous sommes obligés de faire avec » déclare résignée Mme N’guessan Chantal. Le repas du nouvel an sera donc un luxe pour plusieurs familles et il sera peut-être même inexistant dans certains foyers à l’image de celui de Mr Blé Gustave. « Depuis quelques jours je tente d’envoyer de l’argent à ma famille à Daloa mais je n’arrive pas. Ma banque est fermée et aucun départ de car n’est signalé à la gare. Je me demande comment ma femme pourra nourrir les enfants ? » s’interroge le père de famille devant son impuissance.

Dans les chapelles se sont les préparatifs pour la veillée du nouvel an. Les chrétiens dont la plupart ont été privé de veillée de la nativité entendent vivre les premières heures de 2011 dans la prière et les chants de louange. « Mes frères oublions les maquis » lance le frère Paul Kouamé. « Le meilleur endroit pour vivre le 31 décembre c’est l’église car ici au moins on pourra prier pour la paix dans notre pays ».

Suy Kahofi

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