Une fête de Noël pas comme les autres

24 décembre 2010

Une fête de Noël pas comme les autres

Abidjan s’apprête à vivre une Noël très timide

Quelques salaires ont été virés, d’autres banques n’ayant pas reçu de garantie ont préférées ne pas prendre le risque d’alimenter les comptes. Dans cette situation d’incertitude et surtout de prix qui ont littéralement doublé sur les marchés, les Ivoiriens s’apprêtent à vivre la Noël la plus difficile depuis 8 ans. Clients et commerçants semblent ne pas avoir le moral tant la situation est difficile. « Nous réalisons des recettes autour de 12 millions de F CFA par fête de Noël rien que pour les jouets. Or cette année je doute fort que nous puissions avoir la modique somme de 4 millions » souligne un gérant de magasin à Treichville. Les prix sont élevés et les parents qui écumaient jadis les magasins pour trouver les meilleurs cadeaux sont obligés de se rabattre sur ce qu’ils trouvent de moins cher sur les étales des vendeurs. « Cette année c’est difficile » affirme madame Kouamé une mère de famille. « On ne peut rien acheter : la nourriture, les vêtements, les cadeaux….Vraiment c’est difficile ». Elle nous présente une voiturette qui l’année dernière ne valait même pas 2000 f CFA mais qui aujourd’hui plafonne côté prix à 6000 F ! Pour Coulibaly Issiaka vendeur ambulant ce n’est pas la faute aux Ivoiriens mais plutôt celle des leaders politiques qui ont plongé le pays dans une autre crise. Il lance un appel aux Présidents Ivoiriens ! « Je demande pardon à monsieur Gbagbo et monsieur Ouattara, qu’ils regardent à la souffrance du peuple et qu’ils tentent de trouver des solutions aux problèmes du pays ».

Dans les salons de coiffure et de couture l’ambiance n’est pas à l’affluence. Tous les clients qui ont pu déposer leurs tissus et autres pagnes n’ont pas encore retiré leurs vêtements. Quelques femmes sont visibles dans les espaces de beauté mais leur présence est si timide que les tresseuses ne manquent pas de le signaler. Explication avec Bintou Traoré. « Les autres années il y a embouteillage de clientes mais cette fois ci si tu as trop eu comme clients c’est deux ou trois têtes au lieu de huit ou dix les années précédentes ».

Comme quoi, malgré la reprise du trafic routier, les magasins et grandes surfaces qui ouvrent de nouveau, un problème est bien réel celui de la cherté de la vie.

Ce soir plusieurs communautés religieuses notamment chrétiennes ont, pour certaines annuler leurs veillées de la nativité ou simplement pris le soin de les écourter. Malgré la levée du couvre-feu les Ivoiriens s’aventurent rarement hors de leurs domiciles au-delà de 23 heures. La fête sera quelque part gâchée de façon générale à cause de la situation que vit le pays.

Suy Kahofi

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