Abidjan : Nouveaux quartiers l’envers du décor !

SOS
11 octobre 2010

Abidjan : Nouveaux quartiers l’envers du décor !

Rue impraticable d'un nouveau quartier après la pluie!

Le ballet des bennes de sable et de gravier est quasi quotidien dans la périphérie abidjanaise. Les travailleurs sans relâche s’activent à faire sortir de terre des villas et autres studios pour le bonheur des nombreux locataires de la capitale économique Ivoirienne. Les nouveaux quartiers d’Abidjan offrent certes de nouvelles maisons mais y habiter expose le plus souvent les populations à des désagréments.

Maison construites à la hâte

Il a fallu juste trois mois pour livrer 40 studios à la CIAD, 2 mois pour cette grosse villa de GESCO extension ou 3 mois pour cette duplex à N’pouto ! Avec des délais de livraison aussi courts et des matériaux de construction souvent de seconde qualité, les locataires doivent au quotidien colmater les maisons qu’ils occupent ! « Le premier des problèmes c’est les poignets des portes, ensuite la robinetterie et les systèmes d’évacuation d’eau puis les canalisations » soutien Dame Kouassi Brigitte enseignante avant de conclure « il ne se passe pas une seul semaine sans que le plombier ou le menuisier ne vienne faire une réparation et cela à nos propres frais ». En d’autres termes, les locataires reconstruisent les maisons qu’ils occupent. Dans certains quartiers, le manque d’électricité a poussé certains propriétaires de maison à opter pour les compteurs groupés ! Les baisses de tension sont alors fréquentes et les appareils électroménagers s’abîment souvent.

Quartier difficile d’accès

« Vous voyez, à partir de mon domicile il faut parcourir 6 kilomètre chaque matin pour atteindre le premier arrêt de bus » soutien Jean Charles jeune informaticien. « Le matin pour aller à l’école ou au travail c’est tout un problème ». Les nouveaux quartiers d’Abidjan sont difficiles d’accès. Les taxis communaux appelés wôrô-wôrô et les bus ne circulent plus au-delà de 22 heures et les quelques taxi compteur refusent de rallier ces quartiers. « C’est dangereux d’y circuler la nuit : les rues réalisées à la hâte sont impraticables et cela nous expose » soutien Vamoussa chauffeur de taxi. « C’est vrai que les maisons sont belles et souvent moins chères mais lorsqu’il pleut on ne peut pas sortir des maisons. Le quartier est inondé ! » s’indigne Akré Gisèle élève. Certains habitants interpellent donc les Mairies pour que celles-ci se préoccupent du sort des habitants de la périphérie abidjanaise. « Les services techniques viennent encaisser l’impôt et les taxes municipales mais personne ne s’occupe de nos rues. Quand il s’agit de l’argent nous sommes dans la commune mais après on nous dit débrouillez-vous. Il faut que ça change ! » souligne Kouakou Blaise infirmier.

Suy Kahofi

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