12 avril 2016

Les étudiants ivoiriens bientôt à la rue !

Alassane Ouattara a promis une éducation de qualité aux étudiants ivoiriens, aujourd’hui il leur offre et la rue
Alassane Ouattara a promis une éducation de qualité aux étudiants ivoiriens, aujourd’hui il leur offre et la rue

De nouvelles violences ont éclaté ce lundi 11 avril entre agents des forces de l’ordre et des étudiants qui manifestaient dans l’enceinte de l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan pour revendiquer de meilleures conditions de vie et d’études.

« Donnez-moi le pouvoir, je vous le rendrai à coup de matraque » voici en n’en point douter le titre du prochain ouvrage d’Alassane Ouattara à l’intention des jeunes ivoiriens. Celui qui a indiqué avoir des solutions pour la Côte d’Ivoire n’en a pas encore trouvé pour la jeunesse et le fonctionnement de l’Université ivoirienne en est l’illustration parfaite. En effet, depuis la prise de fonction du président Alassane Ouattara, les étudiants ont été confrontés à une série de difficultés qui ont fait perdre le goût des études à bon nombre d’entre eux. Ils ont dû rester à la maison pendant plus d’un an à cause des travaux de réhabilitation de l’Université.

Une fois de retour, c’est un calvaire qui les attendait ! Derrière le bling-bling des bâtiments fraichement livrés, des travaux mal conduits. Sanitaires hors service, climatisation défectueuse, amphithéâtres exiguës, salles de TD qui prennent la flotte de toute part…montrent clairement que la chinoiserie était au cœur de cette réhabilitation. Côté formation, les étudiants étaient déjà en colère en raison du système LMD qui selon les eux n’est pas appliqué dans de bonnes conditions.

« La méthode d’admission de la licence 3 en Master, le non équipement des salles spécialisées, les successions d’années blanches en sciences médicales, la mauvaise application du système Licence Master, Doctorat (LMD) sont nos points de revendication » indique Fulgence Assi le Secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire en Côte d’Ivoire (FESCI).

A ces revendications s’ajoute au quotidien les querelles entre enseignants et étudiants pour accéder aux amphithéâtres et autres salles de TD largement insuffisants. C’est dans ce contexte déjà tendu et qui a occasionnés plusieurs mouvements de grève que les Étudiants de l’Université de Cocody apprennent qu’ils seront délogés à partir du mois de Juin 2016 par le Gouvernement. Le prétexte trouvé par le pouvoir c’est que les cités universitaires vont servir de dortoir aux Athlètes lors des jeux de la francophonie de 2017 !

« L’Etat travaille pour vous : c’était donc ça ? Mettre des étudiants à la rue pour plaire à l’OIF ? C’est le comble du ridicule » se désole un étudiant en droit.

Une double foutaise pour les étudiants dans la mesure où certaines de leurs revendications faites au Gouvernement sont en train d’être pris en compte. Il s’agit notamment de l’installation d’extincteurs et de store sur les paliers et l’amélioration du confort des chambres.

« Nous avons revendiqué pendant longtemps ces mêmes mesures de sécurité sans que le Gouvernement ne nous écoute. Aujourd’hui pour plaire à leurs partenaires ils ouvrent le tiroir à billets ! Les étudiants qui revendiquent sont certainement des CHIENS et maintenant que des ETRES HUMAINS arrivent ils seront mieux logés » s’indigne un autre manifestant interrogé sur le campus de Cocody.

Les étudiants estiment que si réellement le Gouvernement voulait garantir le bien-être de sa jeunesse estudiantine, il aurait été plus judicieux d’achever dans les plus brefs délais la réhabilitation de la cité Rouge et celle de Mermoz pour les jeux de la francophonie. Où va donc la Côte d’Ivoire et surtout que fait-on de sa jeunesse se demandent les étudiants qui estiment qu’au lieu de penser aux ivoiriens, Alassane Ouattara fait tout pour plaire aux Nations étrangères et aux organisations internationales au détriment du peuple qu’il est sensé diriger.

« Si Alassane Ouattara ne veut pas de problème qu’il laisse les étudiants en paix ! Il nous a promis une éducation de qualité et non la rue » rappelle un militant de la FESCI.

Le militant du syndicat étudiant fait bien de rappeler cette promesse car depuis un certain temps, la politique sociale d’Alassane Ouattara commence à virer au cauchemar ! Les Ivoiriens vivent au rythme des mouvements de revendication matés à coup de matraques et de gaz lacrymogène. Les licenciements abusifs s’enchainent, les impôts et taxes deviennent exorbitants sans compter les arnaques étatiques et une escroquerie gouvernementale faite de passation de marchés gré à gré, de surfacturation et de travaux qui se détériorent dès la première pluie.

SUY Kahofi

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