Les jeudis des libéraux autour de la question des victimes de la crise

30 janvier 2015

Les jeudis des libéraux autour de la question des victimes de la crise

En vue des participants lors des échanges
Des participants lors des échanges

La cinquième édition des rencontres baptisées « Les jeudis des libéraux » a eu lieu ce jeudi 29 janvier 2015 autour du thème : « la prise en charge des victimes des différentes crises ivoiriennes, le regard des associations de victimes de guerre« . Il s’agit d’une initiative de la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté et du RAIDH (Regroupement des acteurs ivoiriens des droits humains). Le thème de la rencontre avait pour objectif premier d’échanger autour de la question de la prise en charge des victimes dans le processus de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire.

Pour la directrice Afrique de l’Ouest de la Fondation Friedrich Naumann, Mme Inge Herbert, la question de la prise en charge des victimes ne peut être occultée si la Côte d’Ivoire veut bâtir une paix durable. Il est donc important que des mécanismes de prise en charge soient mis en place pour que les droits des victimes soient respectés et leur dignité restaurée. C’est principalement sur ces deux domaines que le premier conférencier du jour est revenu. Simplice Anon, 1er vice-président de la Covoci (Confédération des organisations des victimes de la crise ivoirienne) a souligné la précarité dans laquelle vivent les victimes. La pitance alimentaire fait défaut pour de nombreux foyers, des blessés ont encore des balles dans leur corps, des handicapés physiques sont devenus des mendiants, les veuves et les orphelins sont désormais des laissés pour compte. C’est donc pour soulager les victimes de la crise que le Collectif des victimes de Côte d’Ivoire (CVCI) a invité le gouvernement à mettre à en place le plus tôt possible le fonds de prise en charge des victimes. Issiaka Diaby, le président du CVCI, estime que ce fonds doit être considéré bien plus comme « un fonds de soutien aux victimes et non être considéré comme un fonds d’indemnisation ». En effet une vie perdue, un fils mutilé, un mari tué ne pourront être rendus même par l’indemnisation financière la plus importante. A l’unisson, les associations de victimes ont demandé qu’un esprit de bonne gestion entoure le fonds.

Koné Mariétou, la directrice du PNCS (programme national de cohésion sociale) a demandé une liste consolidée des victimes pour savoir qui est réellement victime de guerre, qui doit être indemnisé en priorité et quel mécanisme de prise en charge doit être utilisé pour atteindre les objectifs fixés par le fonds. A cela s’ajoute une méthodologie qui écartera toute forme de discrimination et de frustration. Mme Koné n’a pas manqué de souligner « que les 10 milliards d’aide annoncés par le président Alassane Ouattara sont une mise initiale » qui mérite d’être renflouée vu les attentes et le nombre important de victimes. La consolidation et l’harmonisation de la liste des victimes sont pour de nombreux observateurs le début d’une politique plus sûre dans la prise en charge des victimes. En effet le chiffre de 72 000 victimes a été avancé par la CDVR quand celui de 130 000 a été indiqué par les associations de victimes.

SUY Kahofi

Partagez

Commentaires