Abidjan : les enlèvements d’enfant se multiplient
En Côte d’Ivoire ce n’est pas une exagération de dire que les parents ne dorment plus que d’un œil ! La raison première est la recrudescence des enlèvements d’enfant.
Leur âge varie entre 3 et 11 ans, ces enfants portés disparu et dont le corps de certains ont été retrouvé sans vie. Victimes de rapts, ils sont recherchés dit-on pour des rites mystiques en témoigne les organes prélevés sur ces corps innocents. On y voit en cette année 2015, la marque de politiciens avides de victoires aux prochaines élections, des pseudo guides religieux tirant leur puissance de guérison de rites sataniques mais aussi de brouteurs, ces cybercriminels qui veulent avoir une meilleure assise mystique afin de vider plus de comptes bancaires outre-mer. Entre le 1er décembre 2014 et le 22 janvier 2015, 21 cas d’enlèvement d’enfant ont été signalés. Et dans 90% des cas, les enfants n’ont pas été retrouvé ou l’ont été mais mort !
Un enfant qui disparait dans une famille c’est un drame, un vide qu’on ne pourra jamais combler. Alain Max est le père du petit Bénétier ; un enfant de 5 ans enlevé le 29 novembre 2014, tué et vidé de son sang il est retrouvé le 6 décembre. Koffi Jean Claude père du petit Aurélien David ; enlevé le 1er décembre il est retrouvé le 6 décembre vidé de son sang. Deux histoires, deux drames et deux pères inconsolables qui se posent encore des questions comme la majorité des ivoiriens. Que font les services de sécurité face à ce pic d’enlèvement ? Faut-il attendre que le fils de quelqu’un d’influent soit enlevé pour que cela devienne une affaire importante ? Les populations des quartiers défavorisés crient à l’oubli, elles qui sont les premières victimes de ces criminels qui ont jeté leur dévolu sur des enfants innocents.
Face aux désarrois des parents victimes de ce fléau et l’inquiétude grandissante au sein de la population, les autorités ivoiriennes ont décidé d’aller en guerre contre ce fléau d’insécurité grandissant. Quelques arrestations ont été signalé ici et là dans le pays mais pour la Direction de la protection de l’enfant il faut aller plus loin à travers une meilleure sensibilisation et une meilleure répression du phénomène. Sandrine Kraidy, directrice de la protection de l’enfant soutient qu’aujourd’hui tous les acteurs étatiques sont engagés dans la lutte contre ce fléau. Le ministère de la solidarité, de la famille, de la femme et de l’enfant a lancé une campagne de sensibilisation. Objectif, inviter les parents à plus de vigilance et à une meilleure protection des enfants.
Le phénomène inquiète les parents, la société civile et le Gouvernement d’où la mobilisation des services de sécurité avec en tête la Police Nationale témoin privilégié de la désolation des familles. Les agents des forces de l’ordre et les populations sont appelés à collaborer pour freiner les criminels à travers un comité consultatif d’éthique civilo-militaire désormais présent dans chaque commissariat de Police. Le directeur général de la police ivoirienne Brédou M’bia invite chaque famille à ouvrir l’œil en dénonçant tout comportement suspect (cf tableau) et en accompagnant les forces de l’ordre dans leurs différentes investigations.
Comportements suspects à dénoncer ou à référer à la Police | Attitudes à adopter |
Enfant non accompagné ou présent dans un transport en commun à une heure tardive | Toujours accompagner les enfants en bas âge quel que soit la destination |
Enfants dans une habitation sans présence de parents | Ne jamais chargé un enfant d’une course même dans une boutique de quartier |
Enfant drogué en compagnie d’un adulte ou s’opposant à la présence de ce dernier | Toujours marquer le nom de l’enfant, une adresse et un numéro de téléphone sur son vêtement ou dans une poche |
Adulte à la recherche d’un enfant sans un lien de parenté | Sensibilisation des enfants sur le phénomène d’enlèvement |
Enfant venu d’un quartier éloigné et présent dans un groupe de jeu | Inviter les enfants à ne pas accepter des cadeaux (friandises) d’un inconnu |
Adulte oisif près d’un espace de jeu pour enfants (repérage) | Ne jamais faire confiance à un chauffeur de taxi pour conduire un enfant |
Les populations ivoiriennes attendent des actions fortes du Gouvernement afin de mettre hors d’état de nuire ces criminels au risque qu’elles ne décident elles-mêmes de se faire justice parce qu’exacerbé par les agissements des bandits.
SUY Kahofi
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