La marée orange s’empare d’Abidjan

14 juin 2014

La marée orange s’empare d’Abidjan

Les ivoiriens partagés entre le patriotisme et les réalités du football
Les ivoiriens partagés entre le patriotisme et les réalités du football

A quelques heures du premier match des Eléphants footballeurs, la marée orange monte à Abidjan. Les tee-shirts OBV (Orange Blanc et Vert) rangé pour certains depuis la dernière CAN ont été dépoussiéré et lavé malgré la pluie qui tombe par intermittence sur la ville d’Abidjan. Chaque ivoirien en arborant son tee-shirt veut montrer son attachement à l’équipe nationale de Côte d’Ivoire mais aussi à son pays.

« Nous sommes avant tout ivoirien et c’est bien ce qui me pousse à mettre mon maillot. Au-delà de l’équipe qui sera présente sur le terrain, c’est l’image de la Côte d’Ivoire que les joueurs vont défendre. Il faut les soutenir même si nous sommes loin du Brésil » affirme Léon Kouakou, maçon de son état.

Cette monté de la marée orange ne se matérialise pas seulement par les tee-shirts qui sont visibles à profusion dans la ville d’Abidjan. On note ici et là des drapeaux sur des véhicules ou à l’intérieur, des fanions ou écharpes aux cous des fanas du ballon rond, des bracelets, colliers personnalisés etc. Etre aux couleurs de l’équipe nationale une obligation patriotique pour quelques ivoiriens interrogés mais derrière le patriotisme il y a le business. Les commerçants du marché et grandes surfaces se disputent les clients mais en réalité chacun choisi ses accessoires en fonction de ses moyens.

« Il y a plusieurs qualités de tee-shirt et le prix est fonction. Si vous voulez du synthétique il y a un prix, si vous voulez du coton pur il y a aussi un prix. Les polos entre 12.500 et 25.000, les tee-shirts entre 10.000 et 15.000… » nous explique un commerçant libanais à Marcory.

Ceux qui n’ont pas de moyens se rabattent sur les marchés de quartier comme ceux du Forum à Adjamé ou Belleville à Treichville. Ici des tee-shirts à bas prix il y en a mais personne ne pourra vous rassurer sur la matière. Du made China, pure coton synthétique avec des teintes qui diffèrent d’un maillot à l’autre. Les prix sont plutôt abordables et c’est bien ce qui attire Abdoulaye un jeune mécanicien.

« Je veux un maillot et j’ai juste 2500 f c’est raison pour laquelle je suis au marché » nous indique le jeune homme.

15 mn de marchandage et voici Abdoulaye le mécanicien propriétaire d’un maillot. Il a insisté pour que le commerçant lui retrouve le dernier maillot avec le nom de Yao Kouassi Gervais dit Gerviniho. Le choix du supporteur est aussi guidé par l’amour qu’il porte à un des 22 joueurs présent sur le terrain. Certains n’y prêtent pas attention mais d’autres insistent pour que le nom du joueur aimé soient plaqué au dos du tee-shirt. Les maillots les plus demandés sont par ordre ceux de Didier Drogba, Yaya Touré, Salomon Kalou et Yao Kouassi Gervais.

Le business OBV fait l’affaire des commerçants et vendeurs ambulants mais ils ne pourront pas se sucrer sur le dos Fidèle N’doua. La quarantaine passé, cet ivoirien se dit trop déçu des éléphants footballeurs pour s’aventurer à « acheter le plus misérable des tee-shirts pour soutenir des perdants ». Les éléphants, il n’y croit plus et il conseille à ceux qui dépensent de l’argent pour des gadgets d’épargner. Ils auront sans doute besoin de cet argent pour les soins d’un parent en cas de crise cardiaque car avec les éléphants la déception est assurée.

SUY Kahofi 

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