L’épineux dossier des ex-combattants en Côte d’Ivoire

3 décembre 2013

L’épineux dossier des ex-combattants en Côte d’Ivoire

Une opération de DDR à Anyama
Une opération de DDR (désarmement, démobilisation, réinsertion) à Anyama

 

Soupçonnés d’être les nouveaux braqueurs, les vrais coupeurs de route et autres bandits de grand chemin qui attaquent les domiciles, les ex-combattants n’ont plus bonne presse auprès des populations ivoiriennes. Le gouvernement ivoirien en est conscient et tente par tous les moyens de trouver une solution au problème.

Tel un boulet au pied d’un bagnard, le régime d’Alassane Ouattara traîne le lourd dossier des ex-combattants, un héritage encombrant de la crise postélectorale que le gouvernement ivoirien tente tant bien que mal de gérer. Les ex-combattants mettent de l’huile sur le feu de la réconciliation et de la reconstruction. Au total  on compte 65 000 jeunes hommes et femmes ayant appartenu aux différents groupes qui se sont battus depuis 2002. Il s’agit principalement des membres des groupes d’autodéfense, les jeunes miliciens affiliés aux Forces de défense et de sécurité (FDS pro-gbagbo) et les jeunes recrues proches de l’ancienne rébellion des Forces nouvelles fidèle à Guillaume Soro. Tous ou presque ont combattu ou revendiquent un statut de soldat susceptible d’être intégré dans l’armée. Certains après les opérations de profilage ont été intégrés aux forces en charge de la sécurité notamment au sein des FRCI (Forces républicaines de Côte d’Ivoire), de la police et de la gendarmerie.

C’est principalement à ce niveau que les frustrations naissent, car tous les ex-combattants ne peuvent intégrer l’armée ! La frustration de se savoir impuissant sans son uniforme, son arme ni même une option d’insertion pousse par moment les jeunes gens à porter leur grogne sur la place publique. Les récents évènements de Bouaké, de Daloa et de Man où les populations ont été à la limite prises en otage par des jeunes qui détiennent encore des armes sont là pour souligner la tension qui règne au sein des ex-combattants. Il faut impérativement caser ces jeunes gens d’où la création de l’Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réinsertion (ADDR). De source officielle, ce programme de démobilisation et de réinsertion des ex-combattants va coûter 92 milliards de francs Cfa (40 millions d’euros). En attendant que les programmes touchant aux projets d’autonomisation ne soient financés, 30 000 anciens soldats devraient être réinsérés d’ici la fin de décembre 2013 et 35 000 autres en 2014.

SUY Kahofi 

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Commentaires

Mo
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Le gouvernement ne semble pas bien pressé de regler ce probleme, en tout cas il s'y prend mal. Envoyer des milliers d'ex combattants dans des corps des forces de defense et de securite, juste parce qu'ils sont ex combattants, alors que d'autres jeunes qui n'ont pas pris des armes ne sont pas admissibles a ces corps de metier est une erreur. De nouvelles frustrations en vue...