CAN U-17 : La médiocratie footballistique à l’Ivoirienne
Je ne suis pas particulièrement amoureux du football ou même du sport de façon générale. Mais je dois reconnaître que chaque fois que je remarque la présence du drapeau de la Côte d’Ivoire (orange-blanc-vert) sur un stade, quelque soit le sport je m’assoie devant ma petite télévision pour apporter mon soutien à cet homme ou cette femme qui transpire pour sa Nation. Je dois dire en toute honnêteté que ça été le cas avec les éléphanteaux lors de la CAN U-17. Une belle équipe composée de jeunes joueurs qui viennent de permettre à la Côte d’Ivoire de remporter son deuxième trophée continental après Sénégal 92. Comme moi nombreux sont les Ivoiriens qui ont suivi cette rencontre et surtout la progression de cette jeune équipe. D’autres, comme moi, sont même sortis avec leur tee-shirt pour saluer nos HEROS nationaux et saluer leur victoire avec quelques bouteilles de bières !
Au-delà de cette joie personnelle, c’est un profond sentiment d’indignation qui m’habite quant à la manière dont le Gouvernement ivoirien a décidé de gérer ce sacre. Un tour rapide du stade nous fait clairement comprendre que le Ministre des Sports Ivoirien n’était pas au stade. L’homme était sans doute préoccupé par les affaires post-électorales que par les priorités de sa maison professionnelle. Dans les tribunes les téléspectateurs ont très aisément reconnu les membres du groupe Magic System, l’entraineur Sabri Lamouchi et des Ivoiriens de la diaspora venus scander des buts hoooooo but ! Après leur belle victoire sur le Nigeria (et c’est la partie du film qui m’agace le plus), les éléphanteaux sont revenus dans l’anonymat total au pays ! Je me demande combien peut coûter un vol spécial à l’Etat de Côte d’Ivoire pour ramener au pays 22 joueurs et leur staff technique ? Quand je vois le cortège inutile de certains ministres lors de mission en dehors du pays, je me dis que la Côte d’Ivoire a encore les moyens de faire décoller un avion. Un vol spécial pour les nouveaux champions d’Afrique, ce n’est pas trop demander au Gouvernement ivoirien.
Qu’on ne me pousse pas à dire certaines choses ce matin ! Quand il s’agit de crier partout pour que les Ivoiriens aillent accueillir ceux qui reviennent chaque fois bredouille, le gouvernement a le temps, l’argent et les ressources humaines pour le faire. Dans ce cas de figure, c’est une longue file de ministres et de diplomates qui s’alignent derrière le chef pour éponger des larmes de crocodile dont le pays en a marre après 12 ans d’existence d’un collectif sans trophée. Quel est le problème pour que les éléphanteaux arrivent à Abidjan à 0 h 30 mn par un vol ordinaire, je dirais banal ? Ces jeunes gens sont-ils des vainqueurs ou des immigrés en situation irrégulière qu’un charter vient déposer sur un tarmac nuitamment ? Il y a de quoi réfléchir sur la manière dont les autorités Ivoiriennes ont traité les vainqueurs du deuxième trophée continental dans l’histoire de la Côte d’Ivoire.
SUY Kahofi
Commentaires