Surveillance des droits de la femme : l’OFACI fait le point de son action

Article : Surveillance des droits de la femme : l’OFACI fait le point de son action
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22 février 2013

Surveillance des droits de la femme : l’OFACI fait le point de son action

La Présidente de l’OFACI et ses collaboratrices lors de la conférence de presse
La Présidente de l’OFACI et ses collaboratrices lors de la conférence de presse

Le siège de l’OFACI (Organisation des Femmes Actives de Côte d’Ivoire) sis à Adjamé 220 logements a servi de cadre d’échange entre les professionnels des médias et l’organisation féminine. Ce 22 février, les professionnels des médias ont été les témoins privilégiés de la présentation des résultats de l’observatoire de surveillance des droits de la femme. Cet observatoire mis sur pied par l’OFACI depuis 2010 est né suite aux nombreuses sollicitations dont l’organisation faisait l’objet de la part des femmes. Celles-ci constamment victimes de violences de tout genre avaient recours à l’OFACI pour trouver un peu de réconfort et des conseils. L’ampleur et la multiplicité des violences que l’OFACI enregistrait l’a amené à mettre sur pied un Observatoire. Celui-ci a été conçu pour atteindre deux objectifs : documenter efficacement les différentes formes de violences faites aux femmes et fournir les informations utiles pour la mise en œuvre des stratégies de lutte contre les Violences Basées sur le Genre (VBG). Pour atteindre ses objectifs, l’observatoire se fonde sur trois sources de documentation :

1 – la cellule d’écoute et d’orientation

2 – les rapports des sections OFACI à travers le pays

3 – les allégations de violation des droits de la femme relayées par voie de presse

Ces méthodes ont donné un résultat très encourageant dans un contexte national encore marqué par de nombreuses violations des droits de la femme. Lors de son propos liminaire, Mme SANGARE Namizata, Présidente de l’OFACI a indiqué que l’Observatoire a documenté 252 cas de violation des droits de la femme qui sont des violations des chartes et conventions internationales dont la Côte d’Ivoire est signataire. Les enquêtes sur les violences à l’égard des femmes ont été menées dans 29 localités du pays et sont réparties comme suit : 02 cas de mariages forcés, 177 cas de violences sexuelles, 30 cas de mutilations génitales, 08 cas de violences conjugales et 32 cas de violences physiques. Le constat général qui se dégage c’est que les violences sexuelles constituent la majorité des VBG avec un taux de 70,23%. Concernant les 32 cas de violences physiques, 15 ont conduit au décès des victimes ! « Nous pensons que trop c’est trop ! Nous avons fait pendant longtemps de la sensibilisation, il est temps de passer à l’action par l’application stricte des textes de lois Ivoiriens et ceux ratifiés au plan international par notre pays » estime Mme SANGARE qui soutient que « malgré les efforts consentis par le Gouvernement Ivoirien à travers la ratification des textes internationaux en l’occurrence la CEDEF, le protocole à la charte Africaine des Droits de l’Homme relatifs aux droits des femmes de Maputo, les VBG persistent ». Il faut agir de telle sorte que les coupables puissent répondre de leurs actes devant les juridictions compétentes et que les victimes puissent bénéficier de réparation. Voici pourquoi à la suite du rapport de son Observatoire, l’OFACI fait d’importantes recommandations. Elle invite entre autre l’Etat Ivoirien à renforcer les procédures pénales en matière de lutte contre le VBG, à pénaliser l’exposition d’images dégradantes de la femme dans les lieux publiques, renforcer les capacités du Centre National de Lutte contre les violences faites aux femmes et faciliter l’accès des femmes à la justice. L’OFACI interpelle également les Médecins, les agents des Forces de l’Ordre et les Professionnels des Médias à traiter avec plus de sérieux les cas de violences faites aux femmes qui leur sont rapportés.

L’OFACI à travers la publication des résultats de son observatoire s’inscrit déjà dans le tempo de deux évènements majeurs pour la défense des droits de la femme à travers le monde. Il s’agit de la journée internationale de la femme du 08 mars avec pour thème « Une promesse est une promesse, il est temps de passer à l’action pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes » et la 57ème session de la Commission de la Condition de la Femme qui aura pour thème central, la prévention et l’élimination de toutes les formes de violences à l’égard des femmes et des filles.

SUY Kahofi

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