Côte d’Ivoire : La radio un média indétrônable

Article : Côte d’Ivoire : La radio un média indétrônable
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14 février 2013

Côte d’Ivoire : La radio un média indétrônable

Il faut renforcer les capacités de la radio en Côte d’Ivoire
Il faut renforcer les capacités de la radio en Côte d’Ivoire

Le 13 février, journée mondiale de la radio, a été célébré à travers le monde. Nous avons mis à profit cette journée pour rencontrer des acteurs de ce média en Côte d’Ivoire qui demeure la source principale d’information pour un nombre important d’habitants.

Relais et émetteurs détruits, stations pillées ou incendiées…voici le triste visage qu’offraient les radios ivoiriennes au lendemain de la crise post-électorale. Les forces en présence n’ont pas fait de cadeau aux stations jugées proches d’un camp ou de l’autre. Pourtant pendant près de 10 ans que la crise politico-militaire a duré, les radios ont été les seuls supports de communication et d’information dans le pays. Mêmes les militaires et les politiques ont eu recours à ce média soit pour véhiculer des messages de paix soit pour la propagande idéologique et ethnique qui a un moment donné ont pris le dessus sur tout. Malgré cette récupération de la radio à des fins purement destructrice par moment, la radio est restée l’outil d’information le plus prisé par les populations Ivoiriennes. Selon la journaliste Marthe Akissi, la radio a « toujours gardé cette importance auprès des populations simplement parce qu’il reste le symbole du média de proximité ». « Dans les hameaux les plus reculés de ce pays vous avez toujours un poste récepteur de radio, même les téléphones portables vous permettent aujourd’hui d’écouter la radio ! Là où les autres médias peinent à se positionner, la radio se fait toujours entendre. Elle informe vite et touche un nombre très important d’Ivoiriens » nous explique la jeune journaliste.

La notion de proximité demeure l’un des facteurs clé de la réussite de la radio mais la crise aura poussé les populations Ivoiriennes à se tourner vers de nouveaux supports d’information notamment Internet. Certes la radio a été fortement concurrencée par les nouveaux médias mais selon Marie Laure Zakry, instructeur radio à l’Institut des Sciences et Techniques de la Communication (ISTC) cette concurrence nouvelle ne saurait faire de l’ombre à la radio. « Quand on parle de concurrence radio – nouveaux médias on a tendance à se focaliser à Abidjan ou aux grandes agglomérations ayant une connexion Internet. Pourtant l’information ou la communication ne se limite pas à nos grandes villes. Il faut aussi compter avec les villages et les hameaux les plus reculés où nos populations doivent être touchées par l’information. C’est dans ce contexte que la radio montre toute sa supériorité » soutient Marie Laure Zakry. Dans ces hameaux où il n’y a ni télévision, ni connexion Internet la radio demeure le seul moyen de s’informer. Raphaël Kinabari, l’ancien Directeur de Radio Côte d’Ivoire et formateur média estime « qu’on ne saurait parler de concurrence entre la radio et Internet car la première citée se sert de la deuxième pour étendre sa notoriété. Même les internautes les plus assidus savent que la radio ne les mobilise pas comme la télé ou les journaux. Ils ont toute la latitude d’écouter la radio par internet à leur bureau tout en exécutant leurs tâches professionnelles ».

On peut sans risque de se tromper dire que la radio tient la route mais elle doit savoir s’adapter aux nouveaux supports de diffusion pour continuer son ascension. Internet bien sûr mais aussi le satellite et la transmission numérique doivent être très rapidement « domptés » par la radio pour qu’aucun autre support média ne puisse lui faire de l’ombre. Cet avenir radieux de la radio passe aussi par un renforcement des capacités des acteurs et des moyens meilleurs pour faire vivre la radio. « La radio a du mal à couvrir tout le territoire national et même dans certains quartier d’Abidjan les Ivoiriens ont du mal à capter la chaîne nationale ! Il faut remédier à tous ces problèmes car la radio c’est aussi et surtout des moyens (humains et matériels). Il faut des hommes et des femmes bien formés mais aussi des relais et des émetteurs pour toucher les Ivoiriens qui vivent loin des studios de la radio » estime  Marie Laure Zakry.

SUY Kahofi

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