Côte d’Ivoire/2013 : quel avenir économique ?

Article : Côte d’Ivoire/2013 : quel avenir économique ?
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2 janvier 2013

Côte d’Ivoire/2013 : quel avenir économique ?

Cette assurance pourra-t-elle résister aux défis économiques ?
Cette assurance pourra-t-elle résister aux défis économiques ?

Le traditionnel discours de l’an du Président Alassane Ouattara au peuple de Côte d’Ivoire a été une adresse marquée par la relance économique et les perspectives de développement que 2013 pourrait offrir au pays. Ce discours porté sur l’économie n’a pas été du goût des opposants notamment le FPI. Le porte-parole du parti, Docteur Kodjo Richard estime que 2013 doit être en priorité l’année de réconciliation. Ce point de vue est partagé par Traoré Wodjo Fini le Président de la COSOPCI (Coalition de la Société Civile pour la Paix et le développement Démocratique). Selon lui la société civile attend du Président Alassane Ouattara un meilleur engagement sur des dossiers clés comme la justice et la promotion des droits de l’homme. Bien que ces questions aient timidement été abordées, une place prépondérante a été consacrée aux questions économiques. S’il est indéniable que la Côte d’Ivoire fait office de poids lourd économique en Afrique sub-saharienne francophone, force est de noter que le pays devra jouer des coudes pour véritablement s’imposer à attirer les investisseurs. Pour un pays qui vient de tourner la page d’une crise post-électorale sanglante il lui faudra convaincre sur plusieurs points pour espérer garder le cap de la reconstruction.

Le bilan économique de la Côte d’Ivoire pour l’année 2012 est plutôt satisfaisant selon les observateurs quand bien même les chiffres qui marquent l’indice de croissance sont diversement interprétés par les analystes. 2012, l’an un après la crise post-électorale a été l’année du repositionnement de la Côte d’Ivoire au plan sous-régional et international ; aussi bien au plan économique, politique que diplomatique. Un projet bien réussit par une forte mobilisation des compétences nationales mais surtout l’application d’une éco-diplomatie qui n’a pas tardé à porter ses fruits à travers le PND, le Programme National de Développement. 2013, l’an deux de la reconstruction sera encore prometteur si l’on s’en tient aux perspectives économiques annoncées mais la Côte d’Ivoire aux yeux du monde change de statut. Le pays en situation post-crise au chevet duquel les puissants de ce monde se pressaient est désormais un pays comme les autres. L’aide sera tout aussi mesuré et calibré et la Côte d’Ivoire devra la mériter. Cela suppose que sur la table des négociations les bailleurs de fonds n’hésiteront pas à poser des conditions qui pour l’instant dérangent terriblement. La première est le refrain sur la bonne gouvernance qui ne semble pas être la tasse de thé favorite des dirigeants Ivoiriens actuels. Gabegie, corruption, népotisme et favoritisme minent plus que jamais l’administration Ivoirienne. Au-delà, c’est l’épineuse question de la justice transparente qu’il faudra résoudre notamment dans la série des procès sur la crise post-électorale qui pour l’instant ne touchent que les pro-Gbagbo. Ajoutons à cela les cas de violations des droits de l’homme et l’insécurité pour lesquels les autorités sont très souvent interpelées et sur lesquels aucune amélioration concrète n’a été notée durant 2012 ! Il faudra plus que le potentiel économique classique de la Côte d’Ivoire au régime des Houphouétistes pour séduire les investisseurs en 2013 car l’heure de la compassion et de l’assistance humanitaire est bien passée. Désormais la Côte d’Ivoire au forum des donateurs devra justifier qu’elle mérite belle et bien l’aide qu’elle demande et que celle-ci ne viendra pas servir les intérêts d’un groupuscule de dirigeants dont le train de vie fait fortement jazzer la population.

SUY Kahofi

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