AIA décrypte la résolution 2062 de l’ONU

10 septembre 2012

AIA décrypte la résolution 2062 de l’ONU

La Résolution 2062 est une solution à la crise Ivoirienne

Comme la quasi-totalité des textes de loi ou ceux ayant une portée juridique, les résolutions de l’Organisation des Nations Unies mérite d’être vulgarisées et comprises par tous car comme le dit l’adage nul n’est censé ignorer la loi ! C’est pour donner un sens à cette réflexion que le premier think tank Ivoirien, Audace Institut Afrique (AIA) a réuni ce samedi 8 septembre différents acteurs autour de la Résolution 2062. La salle de conférence de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire a été le cadre d’un séminaire d’échange sur la dernière des résolutions adoptée par le Conseil de Sécurité sur la Côte d’Ivoire. Ont pris part à ce séminaire les ambassades des pays qui siègent au Conseil de Sécurité, les membres de la Société civile, les acteurs politiques, l’Administration (civile, militaire, police, gendarmerie), les ONG internationales, des parlementaires sans oublier les animateurs de la Presse. En dix ans de crise, 40 résolutions sur la Côte d’Ivoire ont été adoptées par le Conseil de sécurité des Nations Unies. La crise post électorale est certes terminée mais le conflit reste latent dans un environnement d’insécurité et de division. Pour comprendre donc l’esprit et le contenu de la Résolution 2062, des conférenciers ont été sollicité pour exposer sur quatre thèmes liés à la résolution. Ce sont :

1 – L’analyse du cadre général de la résolution et des deux documents complémentaires (RSSG et SG de l’Onu) animé par Maître Aliou Niangadou, avocat

2 – La Résolution 2062 et la question de la réconciliation, animé par le Docteur Patrick N’gouan ancien coordonnateur de la société civile

3 – La Résolution et la sécurité – Quel traitement des questions sécuritaires dans la résolution 2062 ? animé par Ely Dieng, chef de la Division RSS de l’ONUCI

4 – La Résolution et la problématique des élections futures en Côte d’Ivoire animé par Mohamed Charles, ancien membre permanent de la CEI.

Chacun des exposés a donné lieu à des échanges constructifs entre acteurs présents ponctués par des questions. Il ressort des réflexions que la Résolution 2062 porte dans ses clauses des solutions concrètes à la crise Ivoirienne et qu’il serait judicieux que le gouvernement les applique réellement. Malheureusement un mois et demi après l’adoption de ce texte, les preuves de son application sont à peine visibles sur le terrain. La Résolution 2062, feuille de route devons-nous dire des Nations Unies pour accompagner la Côte d’Ivoire est pour le moment « mis à l’écart » dans les réflexions de sortie crise. Pourtant politiciens et acteurs de la société civile sont convaincus que plusieurs points de la Résolution peuvent aider à répondre à des problématiques clés comme l’insécurité, la liberté d’expression, la réconciliation et surtout l’application d’une justice transversale. Sur les questions de la réconciliation et de la justice, Docteur Patrick N’gouan ancien coordonnateur de la société civile s’est voulu très clair : « il est impossible de parler de réconciliation sans appliquer la justice ». Les routes construites ici et là, les universités rouvertes, les micro-projets financés et les allègements de la dette obtenus ne pourront masquer l’urgent besoin de la population de voir les véritables auteurs de violation des droits de l’homme « payer » pour leurs crimes. Ces crimes selon la Résolution ont été commis par tous les camps et à ce titre la justice doit s’appliquer à tous ! Sur la question du dialogue politique la Résolution l’encourage bien qu’une justice à deux vitesses plombe pour le moment les échanges entre le parti au pouvoir et l’opposition. A propos de la reforme du secteur de la sécurité, les populations Ivoiriennes attendent des efforts supplémentaires au-delà des uniformes neufs et de la création de nouvelles unités. Une réelle crise de confiance existe entre l’armée et le peuple et celle-ci ne s’arrange pas avec les abus imputés aux éléments des FRCI. A tous ces blocables, la Résolution 2062 propose des solutions concrètes. Aussi les participants au séminaire ont exhorté chaque acteur engagé dans l’arène de la résolution de la crise à s’approprier les recommandations des Nations Unies.

C’est à l’unanimité que les participants ont félicité l’initiative d’Audace Institut Afrique (AIA) dans la mesure où depuis les premières Résolutions datant de 2002 rares sont les initiatives qui ont été prise pour vulgariser les résolutions de l’ONU. Gisèle DUTHEUIL Directrice d’AIA a pour sa part souligné que chaque Ivoirien peut aider à l’application effective de la Résolution 2062. Aussi elle a invité les uns et les autres à partager les acquis du séminaire.

SUY Kahofi

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