16 août 2012

Indénié : les bassins de retenue comme solution

Carrefour de l’Indénié lors d’une inondations (Abidjan, Côte d’Ivoire)

Les inondations spectaculaires du carrefour de l’Indénié à Abidjan seront-ils un vieux souvenir d’ici peu ? Difficile de répondre à cette question pour l’instant mais des signes sur le terrain donnent de l’espoir aux abidjanais.

Depuis la fin de la crise post-électorale, la Côte d’Ivoire est un pays en pleine reconstruction grâce à des chantiers disséminés sur toute l’étendue du territoire. Bien plus que simples chantiers, certains sont de véritables projets sensés venir à bout de plusieurs années d’échec de l’homme face au casse-tête de l’urbanisation. Le projet d’aménagement du site de l’Indénié est l’un de ces projets. Il est financé par la Banque Mondiale à hauteur 1,5 milliard et doit être exécuté sur une période de 6 mois par l’entreprise de Travaux Publics FRANZETTI-CI. L’une des innovations majeures de ce projet est la réalisation des bassins de retenue d’eau. Le rôle de ces bassins est de réduire la vitesse de l’eau, retenir les déchets solides (sachets, bouteilles, pneus…) et le sable.

Trois bassins pour stabiliser les eaux

Partant d’Abidjan nord vers le Boulevard lagunaire, le premier bassin est visible au niveau du quartier Washington. Dans le versant de ce quartier voisin au Lycée Technique d’Abidjan se situe un bassin de 5 m de profondeur. Avec un volume de 45.000 m³, ce bassin reçoit les eaux des quartiers d’Abobo, Zoo, Dokui-Est, II Plateaux et Agban. Le deuxième bassin est situé à Adjamé Fraternité-Matin. D’une superficie de 12.154 m² pour un volume de 34.000 m³ et une profondeur de 3 m, le bassin reçoit les eaux de Dokui-Ouest, Paillet, Williamsville et Adjamé. Le troisième bassin est le fruit de la fusion des anciens canaux C1 et C2 chargés d’évacuer les eaux vers la lagune. La destruction de la bande de terre-plein qui séparait les deux canaux à permis de créer un bassin de 53 m de largeur pour 3 m de profondeur. Ce dernier bassin est le plus proche de la lagune et reçoit l’eau des deux premiers bassins en amont.

Chacun des bassins a l’aspect d’un lac artificiel et est scindé en deux parties par un déversoir. La première partie du bassin est le décanteur et la seconde le bassin de stabilisation. Quant au déversoir il est un muret à face creuse qui sert à amortir la vitesse de l’eau. Il est surmonté d’une grille de rétention pour les déchets solides. A chaque extrémité du déversoir sont logés des regards. Un dispositif permettant l’évacuation du trop plein des bassins en cas de forte pluie.

Fonctionnement des bassins

Comme son nom l’indique, le bassin sert à retenir l’eau mais au-delà il joue un rôle important dans l’élimination des déchets solides et le sable. En effet ces deux éléments ont contribué largement à boucher les canaux d’évacuation des eaux vers la lagune. Leur élimination en amont constitue une première victoire dans la course de l’eau vers la lagune. Les eaux en provenance des zones géographiques citées au paragraphe 2 arrivent directement dans les bassins de Washington et d’Adjamé Fraternité-matin. Elles subissent un premier traitement : le sable et les déchets solides se déposent au fond des décanteurs. Les eaux coulent ensuite vers les bassins de stabilisation et les déchets plus légers (sachets) qui auront échappé aux décanteurs sont stoppés par les grilles des déversoirs. Les eaux ainsi débarrassées des déchets se déversent dans le troisième bassin. Les eaux perdent de nouveau de la vitesse et des déchets puis deux canaux les conduisent vers la baie de Cocody !

Les bassins : un bien à entretenir

Bien qu’utiles, les bassins doivent bénéficier d’un entretien pour être toujours opérationnel. La première étape de cet entretien consiste au retrait quotidien des déchets solides qui sont soit à la surface de l’eau soit au niveau des grilles du déversoir. Au même titre que les ordures ménagères dans les quartiers, les ordures des bassins de retenue d’eau de l’Indénié doivent faire l’objet d’un enlèvement quotidien pour éviter qu’ils n’obstruent de nouveau les canalisations. Pour faciliter l’écoulement des eaux entre les bassins, les dalots qui les relient doivent être continuellement débouchés. Une fois l’eau des bassins drainée vers la lagune, les bassins vides se prêtent enfin au curage pour l’extraction du sable et des autres déchets solides. A ce niveau le sable récupéré peut faire l’objet d’une exploitation par des entreprises privées. En réalité le sable qui se dépose au fond des bassins n’est pas de la vase inutile. Une fois séché et débarrassé des ordures, il peut servir pour divers travaux de construction. Au-delà de toutes ces dispositions, le véritable entretien vient des populations situées le long du bassin du Gourou. En effet les bénéficiaires directs du projet sont les populations des quatre communes que sont Adjamé, Abobo, Cocody et le Plateau. Il s’agit d’une population estimée à 2.800.000 personnes dont 495.000 riveraines. Les populations riveraines et les ramasseurs ambulants d’ordures doivent comprendre que les caniveaux et autres canaux d’évacuation ne sont pas des poubelles. Ils doivent éviter d’y jeter des ordures et au-delà s’abstenir de construire sur les caniveaux.

SUY Kahofi

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Commentaires

bay ye
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Félicitation à l'Entretprise FRANZETTI-CI pour avoir réussi ce pari !