La délinquance routière : le fléau du bitume Ivoirien

16 juillet 2012

La délinquance routière : le fléau du bitume Ivoirien

Les mauvais chauffeurs occasionnent de nombreux accidents chaque année

Ils ont un permis de conduire, ils sortent pour certains tout fraichement des auto-écoles, ils ont pour d’autres plusieurs années d’expérience au volant mais sur les routes, leur manière de conduire font dresser les cheveux des usagers assis à l’arrière. Chauffeurs de taxi-compteur ou de wôrô-wôrô (taxi communal), de mini-cars ou de voiture personnelle, les délinquants du volant se comptent parmi toutes les classes sociales et tous les milieux professionnels. On dit souvent d’eux qu’ils considèrent la route comme leur chambre à coucher et qu’ils y font ce qu’ils veulent au risque de mettre en danger la vie des autres.

Les origines d’un mal persistant

La délinquance routière trouve ses origines dans le manque de formation à la maîtrise du code de la route et de la conduite. En effet en Côte d’Ivoire un nombre pléthorique d’auto-écoles ouvre chaque jour. Avec moins de 90.000 f CFA un Ivoirien peut s’offrir le permis de conduire en 15 ou 25 jours. Les cours de conduite et le programme du code sont dispensés selon un programme conçu par l’apprenant lui-même. Certaines auto-école – on ne sait comment ? – arrivent à délivrer un permis de conduire en moins d’une semaine ! Certains Ivoiriens pour des raisons administratives ou simplement pour obtenir un emploi ont obtenu un permis de conduire en 48 heures grâce au piston qui est roi dans cette filière. Sur un programme d’apprentissage le nombre d’heures que l’apprenant aura manqué seront rarement rattrapées. Une formation bâclée, une mauvaise maîtrise du volant et un code mal connu ne peuvent que donner un mauvais chauffeur. En plus des problèmes liés à la formation reste celui des circuits – tant combattu des faux permis de conduire dont un nombre important de chauffeurs sont détenteurs.

« Je savais conduire une voiture mais je n’avais pas de permis de conduire. Pour les besoins d’un poste dans une organisation Internationale je me suis fait délivrer un permis en moins de 3 joursJ’ai eu peur au départ mais ça fait deux ans que je circule avec mon permis » soutien Félix (nom d’emprunt) un jeune ingénieur.

Les conséquences de la délinquance routière

La route tue comme on peut le lire sur une affiche de campagne des routiers. Mais comme dirait l’homme de la rue « nous n’avons jamais vu cette route au volant d’une voiture». Il faut plutôt dire que les mauvais chauffeurs endeuillent les familles. Chaque année, le nombre toujours croissant des accidents de la circulation nous permet d’affirmer que le milieu des conducteurs n’est pas encore guérit de la délinquance routière. Les dépassements hasardeux, les feux de signalisation non respectés, les panneaux et bandes de signalisation mal interprétés occasionnent des nombreux morts, de blessés et d’importants dégâts matériels. Malgré les campagnes de l’OSER (Office de le Sécurité Routière) et des associations de transporteurs le mal persiste. « Les mauvais chauffeurs sur nos routes ne seront plus un danger qu’à partir du moment où les policiers et gendarmes auront le courage de les dénoncer, lorsque les filières d’attribution des permis de conduire seront débarrassés des agents corrompus et lorsque les ‘’auto-écoles boutiques’’ seront fermées ! Si cette vaste opération de nettoyage est lancée nos familles dormiront plus tranquillement » soutient Mr Kouakou Vincent chef d’entreprise.

Quant aux autorités Ivoiriennes, elles n’arriveront à combattre le fléau de la délinquance routières qu’en renforçant la surveillance et les contrôles des filières de transport urbains et inter-urbains et surtout en privilégiant une véritable éducation des usagers de la route. La création des auto-écoles ne doit plus se faire dans cette atmosphère de laxisme mais plutôt dans un cadre plus réglementé.

SUY Kahofi

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