Abidjan : 30 ans d’exploitation pour le 3ème pont

3 juillet 2012

Abidjan : 30 ans d’exploitation pour le 3ème pont

L’échangeur Valérie Giscard D’Estaing (échangeur 3ème Pont)

Le troisième pont d’Abidjan est l’un des plus vieux projets de travaux publics en Côte d’ Ivoire. Après les ponts Félix Houphouët et De Gaulle, il aura fallu attendre plus de 30 ans pour que le projet soit en voie de réalisation. L’entreprise qui décroche le contrat n’est tout autre que le Consortium français BOUYGUES qui monopolise déjà plusieurs secteurs clés de l’économie Ivoirienne. BOUYGUES Construction a décroché un contrat de 232 millions d’euro soit plus de 152 milliards de francs CFA pour la conception, la construction, l’exploitation et la maintenance pendant 30 ans du projet du 3ème pont. Ce projet est un axe routier de 6,4 kilomètres à d’Abidjan et prend en compte des chantiers très importants que sont respectivement le pont Henri Konan Bédié (troisième pont d’Abidjan qui sera composé de deux fois trois voies sur 1,5 kilomètre) ainsi que l’échangeur Valérie Giscard D’Estaing dans le quartier de Marcory. BOUYGUES Construction peut être fier d’avoir décroché le plus juteux des contrats de la reconstruction version ADO. Ce projet à sa livraison pourra réellement soulager une grande métropole comme Abidjan où la circulation entre les deux parties de la ville est un véritable casse-tête. 100.000 véhicules au bas mot pourront emprunter chaque jour cet axe routier dont les chantiers débuteront en septembre 2012 pour une durée d’exécution de 25 mois. Bien que le projet soit salutaire en lui-même, le sentiment anti-français bien ancré chez certains Ivoiriens à vite fait de ressurgir et place le consortium BOUYGUES au cœur de ce que certains qualifient en Côte d’Ivoire d’impérialisme économique français. Au-delà de l’indignation face à ce contrat au parfum colonialiste de nombreuses interrogations fusent ici et là. « En plein 2012 plus de cinquante ans après notre indépendance, comment peut-on encore signer ce type de contrat ? C’est de l’esclavage tout simplement une manière d’implorer le colonisateur pour qu’il nous bâillonne de nouveau » affirme dépité Eric K. Sylvain un autre jeune homme qui s’adonne au jeu de scrabble en attendant l’ouverture de l’université s’interroge : « Pourquoi les retombés de l’allègement de la dette n’ont pas permis à la Côte d’Ivoire de négocier un contrat plus bénéfique pour les Ivoiriens ? « On nous annonce une pluie de milliard et le Gouvernement est obligé d’hypothéquer la souveraineté du pays pendant 30 ans sur un pont : c’est triste que personne ne puisse mettre un terme à ces mic mac de la France-Afrique » déclare Alexandre S. un enseignant avant de conclure que « les Pays-Bas, la Suisse, les Etats Unis, le Japon ou même la Chine auraient pu construire le troisième pont en demandant moins que la France ». De nombreuses questions se posent et pour celles-ci les Ivoiriens aimeraient avoir des réponses. 30 ans pour l’exploitation d’un pont, que peut donc bien cacher les dessous des autres accords franco-ivoiriens à un moment où une grosse polémique plane sur le dernier accord de défense entre la France et la Côte d’Ivoire ?

SUY Kahofi

Partagez

Commentaires

adamos
Répondre

Certains ivoiriens rêvent ! Comment s'imaginent que les ponts les autoroutes sont financées en France qu'ils citent en exemple. La plus part des ouvrages publics sont financés par la technique de concession de service public. Le privé finance et se paie sur l’exploitation de l'ouvrage en question ici le pont Bédié. Dans tous les grands pays démocratiques, c'est comme cela que cela fonctionne. Deux choses l'une ou bien l'Etat finance sur ses propres derniers publics ces ouvrages (infrastructures) nécessaires au développement, ce qui veut dire que l'Etat ne pourra que consacrer moins d'argent pour les services de base sociaux soit il fait appel aux capitaux étrangers avec un savoir faire solide en termes de sécurité. Dans ce cas c'est tout bénéfice pour que l'Etat s'occupe de ses vraies missions.
Par ailleurs, les "remises de dettes" ne veulent dire que disposent de marges de manœuvres de sorte qu'il ne pourra faire n'importe quoi. En réalité, c'est le service de la dette qui est budgétivore au moins 30% du budget. Grâce à ces remises, l'Etat au lieu de rembourser ses dettes va pouvoir les utiliser autrement avec l'accord des créanciers au financement du développement économique et social.
A bon entendeur salut !

adamos
Répondre

Certains ivoiriens rêvent ! Comment s’imaginent-ils que les ponts les autoroutes sont financés en France qu’ils citent en exemple. La plupart des ouvrages publics sont financés par la technique dite de concession de service public. Le privé finance et se paie sur l’exploitation de l’ouvrage en question ici le pont Bédié. Dans tous les grands pays démocratiques, c’est comme cela que ça fonctionne. Deux choses l’une ou bien l’Etat finance sur ses propres derniers publics ces ouvrages (infrastructures) nécessaires au développement, ce qui veut dire que l’Etat ne pourra que consacrer moins d’argent pour les services de base sociaux soit il fait appel aux capitaux étrangers avec un savoir faire solide en termes de sécurité. Dans ce cas c’est tout bénéfice pour que l’Etat s’occupe de ses vraies missions.
Par ailleurs, les « remises de dettes » ne veulent dire que l'Etat dispose de marges de manœuvres extraordinaires de sorte qu’il ne pourra faire n’importe quoi. En réalité, c’est le service de la dette qui est budgétivore au moins 30% du budget. Grâce à ces remises, l’Etat au lieu de rembourser ses dettes va pouvoir les utiliser autrement avec l’accord des créanciers au financement du développement économique et social.
A bon entendeur salut !

SOUMAHORO MAMADOU
Répondre

Je suis écœuré de lire certaines lignes. Que penser des personnes dans la rue qui se font passer pour des experts en tout, des patriotes plus que tous.Cela fait 50 ans que l’ivoirien vrais a rêvé d'un 3e pont.Et, c'est chose faite aujourd'hui; n'en déplaise aux jaloux.Mêmes les contrats en France ou USA sont à redire.Fêtons le joyeux architectural déposé en plein cœur d’Abidjan en 2 ans seulement.ADO que DIEU TE RÉCOMPENSE AUX DES ANCÊTRES IVOIRIENS.

KOFFI KOUAKOU KAN FRANCK JUSCA
Répondre

LE PONT ES CHER