Les médias pour la promotion de la paix en Afrique de l’ouest

16 juin 2012

Les médias pour la promotion de la paix en Afrique de l’ouest

Des experts venus des quatre coins du monde ont mutualisé leurs connaissances

Le forum régional sur les médias, la paix et la sécurité en Afrique de l’Ouest s’est tenu les 14 et 15 Juin à Abidjan. Sur initiative de l’ONUWA (bureau des nations unies pour l’Afrique de l’ouest), la CEDEAO, le Gouvernement Ivoirien et l’OIF (organisation internationale de la francophonie) près de 80 participants venus du monde entier se sont réunis à l’Hôtel du Golf pour réfléchir sur le rôle des médias dans la promotion de la paix. Ces professionnels des médias ont été choisis sur une base qualitative et surtout pour leur notoriété. Selon Ugho Sunday de la CEDEAO « plusieurs conflits en Afrique de l’Ouest ont été occasionnés ou amplifiés par les médias ». « Il était donc important de penser à faire des organes de presse, de la radio et des télévisions ouest-africaines des moyens de promotion de la paix » a-t-il souligné. Le forum régional sur les médias organisé en terre Ivoirienne est le troisième d’une série de rencontre organisé sous l’égide de l’ONUWA avec ses partenaires que sont l’OIF, la CEDEAO et l’UA. Les premières assises ont eu lieu à Praia (Cap Vert) et la seconde à Bamako au Mali.

L’exemple type de la radio milles collines du Rwanda est continuellement là pour nous le rappeler : « les médias peuvent être de redoutables outils de propagande politique et de haine entre les peuples vivants dans un même pays ou même au-delà ». Il est donc important selon SAID Djinnit chef du Bureau des nations unies pour l’Afrique de l’ouest de savoir les utiliser pour asseoir un climat de paix dans une région qui a trop souffert des conflits armés. Lors des travaux d’Abidjan plusieurs panélistes ont passé en revue des notions essentielles du journalisme tels que les questions de déontologie, l’accès à l’information en temps de crise, la promotion du dialogue armée – média ou encore la régulation et l’auto-régulation des média. Ces échanges très enrichissants ont permis aux participants de mutualiser leurs expériences et de débattre sur les réalités du moment liés à la marche des médias en Afrique de l’Ouest.

Comme à Praia et à Bamako, les assises d’Abidjan se sont achevées par l’adoption d’une déclaration. La déclaration d’Abidjan qui tient en 34 recommandations est un texte fort qui engage de nouveau les responsabilités des professionnels des médias, de l’armée, de la société civile et des pouvoirs publics en Afrique de l’Ouest pour une meilleure promotion de la paix. Les journalistes doivent constamment se rappeler de leur rôle de faiseurs de paix en utilisant leur plume et leur micro de façon responsable. Pour y arriver les pouvoirs publics doivent leur garantir un minimum de sécurité, leur facilité l’accès à l’information et les appuyer dans le renforcement de leur capacité pour mieux servir la société. Organismes internationaux et régionaux se doivent aussi de penser à des mécanismes pour intégrer dans leur politique des programmes destinés à la formation des journalistes et à la promotion de la paix par les médias. En enfin les armées ouest africaine ont été sollicité pour assurer la protection des journalistes et des acteurs non-étatiques dans leurs activités de recherche d’un climat social apaisé en temps de paix comme en temps de crise. Tidiane DIOH responsable des programmes médias à l’OIF a invité les pouvoirs publics d’Afrique de l’Ouest au respect de la déclaration d’Abidjan et surtout à la mettre en application quand il s’agissait de promouvoir de bonnes relations entre pouvoir publics et médias. Il a surtout insisté auprès des journalistes pour que ceux-ci « s’approprient cette déclaration au même titre que celle de Bamako et Praia et la faire valoir auprès des pouvoirs publics dans leurs pays respectifs ». C’est seulement à cette condition que la déclaration d’Abidjan produira les fruits qui faciliteront l’existence aux professionnels des médias.

SUY Kahofi

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