Les autorités Ivoiriennes s’engagent contre la cherté de la vie

3 avril 2012

Les autorités Ivoiriennes s’engagent contre la cherté de la vie

 

Les boutiquiers sont sommés de pratiquer des prix responsables

Le Premier ministre ivoirien, Jeannot Ahoussou Kouadio a mis en mission de contrôle et de veille sur les mesures mises en œuvre pour lutter contre la cherté de la vie. Ce 31 mars à Yamoussoukro la capitale politique de la Côte d’Ivoire, le corps préfectoral et les responsables des collectivités territoriales ont été interpellés. Les mesures gouvernementales décidées relativement à la cherté de la vie concernent la mise en place d’un Comité de veille permanent pour l’ensemble des produits de grande consommation qui devra rendre compte au gouvernement, diligenter une étude sur les protections dont bénéficient les industries installées en Côte d’Ivoire en vue de mesurer leur pertinence. La question de la cherté de la vie est aujourd’hui au cœur de tous les débats en Côte d’Ivoire. Il ne se passe pas un seul jour sans que les populations Ivoiriennes ne se plaignent de la hausse des prix sur le marché. Les boutiquiers et les vendeuses à l’étalage semblent afficher des prix qui passent du simple au double entre deux jours. Une situation qui occasionne des grognes au sein de la population. « Le marché était cher avant la crise et je dois dire qu’il est devenu plus cher. L’Ivoirien ne peut plus rien acheter : du riz aux légumes en passant par l’huile ou le savon, chacun affiche ces prix comme si nous étions dans la jungle » affirme Françoise Konan une mère de famille. Madame Kouassi se propose de nous faire l’état des denrées dont le prix est passé du simple au double. « Nous avons sur le marché des vivriers, la banane, le manioc, les légumes mêmes. Pour la viande le kilo à 2100 ou 2300 f CFA par endroit c’est trop. Le poisson et le poulet on n’en parle pas ! ».

Au-delà des produits cités par cette mère de famille, il y a également la hausse du prix du riz pour lequel le gouvernement Ivoirien vient d’obtenir une légère réduction. « Le riz de grande consommation que nous appelons déni kachia qui est le riz avec 25% de brisure a un prix qui varie autour de 300 f CFA » soutien Dagobert Banzio Ministre Ivoirien du Commerce. Une amélioration a été faite car en 2008 le prix de ce même riz de grande consommation oscillait entre 315 et 450 f CFA, en 2009 il est passé entre 325 et 345 f CFA. Dans le nord le riz de luxe et semi luxe est vendu à 280 et 310 f CFA. Si en théorie ces prix se stabilisent certains commerçants véreux continuent d’afficher des prix à la tête du client. Alors pour faire des économies et varier leur alimentation, les populations Ivoiriennes se rabattent sur les marchés de vivrier où la hausse se fait aussi sentir. Kouadio Ahou Bertine est commerçante de vivrier au marché Gouro d’Adjamé, elle nous explique que la hausse sur l’étalage est fonction du prix sur le marché de gros. « Avant la crise le lot de banane était vendu à 5000 ou 6000 f mais aujourd’hui nous l’achetons entre 12.000 et 15.000 voir 17.000. Pour le manioc on pouvait avoir un tas à 200 ou 300 mais aujourd’hui il faut 1000 ou 1500 pour un tas ». Avec 50.000 une vendeuse pouvait faire le plein de marchandise avant la crise mais aujourd’hui avec 100.000 f il faut serrer la ceinture pour avoir de quoi payer le transport. Sous l’impulsion du premier ministre Ahoussou Jeannot qui se fait désormais aider des préfets, sous-préfets et du corps administratif Ivoirien, les autorités sont en guerre contre la vie chère et les commerçants rebelles aux reformes et baisse des prix. Le gouvernement ne pourra pas à lui seul arriver à restaurer l’ordre sur les marchés d’où cet appel du Ministre du Commerce. « Les associations de consommateurs à la base doivent saisir le ministère pour signaler les commerçants qui affichent des prix trop élevés. Ils doivent aussi saisir les consommateurs pour les orienter vers les boutiques les moins chers. Il ne s’agit pas de boycotter les boutiquiers qui pratiquent les mauvais prix mais d’aider les Ivoiriens à dépenser moins pour se nourrir ». Le gouvernement de son côté n’entend pas mener exclusivement la politique du bâton mais il entend surtout sensibiliser chaque acteur pour que sa politique de lutte contre la vie chère puisse être épousé par chaque habitant du pays.

SUY Kahofi

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