Violence de Yopougon : L’APDH charge le régime Ouattara

27 janvier 2012

Violence de Yopougon : L’APDH charge le régime Ouattara

 

Eric-Aimée SEMIEN Président de l’APDH (en lunette)

Prendre le temps d’enquêter en long et en large sur des faits afin de ne pas tirer des conclusions trop hâtives, voici la vision qui fonde toute l’action de l’APDH, l’ONG Ivoirienne de défense des droits de l’homme. Action pour la Protection des Droits de l’Homme après avoir mené une enquête suite aux violences de Yopougon a produit une déclaration qui pointe clairement du doigt la responsabilité du gouvernement dans les violences survenues lors du meeting du FPI, le parti de l’ex-président Gbagbo Laurent.

Pour l’APDH les violences de Yopougon sont le résultat incontestable de l’impunité qui règne autour des nombreux actes de vandalisme et de brimade signalés depuis les premières tentatives de l’opposition d’organiser ses meetings. « Deux meetings de l’opposition ont déjà été perturbés dans la commune de Yopougon et nous n’avons pas eu de réaction du gouvernement, le meeting du FPI à Koumassi il y a de cela quelques mois a été maté sans aucune réaction, le meeting du FPI à Bonoua a été maté sans aucune réaction…donc nous faisons la remarque qu’un sentiment d’impunité habite certaines personnes et cela les encourage à semer la violence. L’APDH s’inquiète car s’il n’y a pas de réaction après les violences de l’espace FICGAYO cela risque de se répéter » souligne indigné Eric Aimée SEMIEN le président de l’ONG. Sur le fond de l’affaire (NDLR : violences de l’espace FICGAYO), l’APDH fait remarquer que les perturbateurs sont venus en grand nombre d’autres communes, au moyen de minicars de transport en commun ‘’Gbaka’’, et d’autobus de la Sotra. Avant la manifestation, ces derniers ont infiltré la foule et les environs de la manifestation. Ces personnes se sont réclamées proches du parti au pouvoir, mais la Direction de ce parti a indiqué que ces personnes étaient inconnues de son fichier. A la suite de propos qu’ils ont jugé insultants au cours de la manifestation, ils se sont livrés à des actes de violences sur les manifestants. En riposte, les manifestants du FPI, qui s’étaient préparés en conséquence compte tenu des précédents de perturbations de meeting, ont réagi. La situation a dégénéré…

Fort de ce constat qui constitue une entrave à la liberté d’expression, l’APDH note qu’il s’agit d’actes prémédités en vue de tuer dans l’œuf les velléités d’expression de la contradiction politique. En effet de nombreux Ivoiriens encore sous le choc se demande comment comprendre qu’une manifestation autorisée et encadrée par les forces de l’ordre puisse dégénérer à ce point ? De son côté l’APDH rappelle que la liberté de manifestation et d’opinion est un Droit fondamental de l’Homme, et que la démocratie se nourrit de la contradiction, de la diversité et surtout de la tolérance. La diffusion des images de ces violences à travers le monde entier est de nature à donner une image hideuse de l’évolution démocratique en Côte d’Ivoire, et à saper les fondements de la réconciliation, entreprise déjà ardue. Le leadership de l’action démocratique étant l’affaire du gouvernement Ivoirien dirigé par le Président Alassane Ouattara, l’APDH interpelle les autorités pour une prise de responsabilité immédiate afin que cesse la violence à l’égard de l’opposition. L’ONG tout en condamnant ces actes de violence et s’indigne de la réaction timide des autorités ivoiriennes, surtout qu’il y a eu perte en vie humaine. Elle exige qu’une enquête impartiale puisse faire la lumière sur la répétition de ces actes de violence politique, et que les responsables soient punis officiellement. Elle propose au gouvernement de faire des campagnes d’éducation des populations, en particulier des jeunes, à la Citoyenneté Démocratique et aux Droits de l’Homme.

Sur le fond des déclarations qui auraient jeté l’huile sur le feu et qui s’apparentent à une non-reconnaissance d’Alassane Ouattara comme le Président de la République de Côte d’Ivoire, l’APDH tient à faire cette remarque. « Le FPI est libre de reconnaitre ou de ne pas reconnaitre le Chef de l’Etat mais si dans leur volonté de ne pas reconnaitre l’autorité des actes anti-sociaux et anticonstitutionnels sont posés les leaders de se parti seront poursuivi » soutien Aimée SEMIEN le président de l’ONG non sans prendre le soin de souligner que cette attitude consacre de nouveau « une théâtralisation de la scène politique Ivoirienne ».

SUY Kahofi

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Commentaires

Enigme
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Bien heureux je suis de pouvoir lire cet article qui a mon avis traduit au mieux la tristesse realite politique qu'est celui des nouveaux gouvernant d'etouffer l'expression de la liberte dans son entierete. Seulement existent ils vraiment des oreilles qui veuillent entendre? Pour ma part veritable peine perdue il serait de s'obstiner a reveiller une personne qui feigne un sommeil profond. Enigme