Côte d’Ivoire – Justice : Le couple Gbagbo inculpé

19 août 2011

Côte d’Ivoire – Justice : Le couple Gbagbo inculpé

 

L'ancien homme fort de Côte d'Ivoire bientôt face aux juges!

C’est désormais officiel Laurent Gbagbo l’ancien Président Ivoirien et son épouse sont officiellement et formellement inculpés par le juge d’instruction. L’annonce a été faite par le Procureur de la République près le tribunal d’Abidjan Kouadio Koffi Simplice. A la stupéfaction générale les Chefs d’accusation retenus contre l’ancien couple présidentiel sont purement d’ordre économique, du moins au plan national. Conformément au réquisitoire introductif d’instance Laurent et Simone Gbagbo pourront être poursuivit pour vol aggravé, détournement de deniers publics, concussion et atteinte à l’économique nationale.

Le Procureur de la République près le tribunal d’Abidjan Kouadio Koffi Simplice a étayé chaque chef d’accusation par des exemples précis pour permettre aux Ivoiriens de comprendre une procédure judiciaire souvent complexe. Le cas de vol aggravé est lié aux descentes de l’ancien régime à la BECEAO, à la BICICI et à la Société Général. Les détournements de deniers publics se justifient par l’illégalité du pouvoir de disposer des fonds appartenant à l’Etat de Côte d’Ivoire. La concussion pour les impôts qui n’étaient pas dus et qui ont été perçus. L’atteinte à l’économique nationale pour la campagne en faveur de la création d’une monnaie qui a fait douter du francs CFA et crée une instabilité monétaire. Les crimes de sang ou ceux pouvant s’apparenter à des crimes contre l’humanité seront traités par le CPI. La justice Ivoirienne n’ayant pas de véritable expérience dans ce type de dossier très sensible a jugé bon de ne pas s’aventurer sur ce terrain !

L’inculpation de Laurent Gbagbo fait dire à certains Ivoiriens que la justice marche à l’envers ! L’ancien Président, membre de facto du Conseil Constitutionnel devait bénéficier d’une procédure judiciaire spécial par vote préalable à l’Assemblée Nationale chose qui n’a pas été faite puisse que le gouvernement d’Alassane Ouattara nie toute légitimité à cette institution dont les membres sont en vacance forcée et sans indemnités. Le Procureur a justifié la mise à l’écart de cette procédure par l’article 45 de la loi sur les cas où un Chef d’Etat ou un ancien Chef d’Etat doit répondre de ses actes devant la justice. Serges Gbougnon l’avocat de Laurent Gbagbo s’est dit indigné par la discourtoisie avec laquelle le Procureur a rendu public cette importante décision sans même informer la défense. Au-delà de Laurent et Simone Gbagbo toutes les personnes qui ont fait l’objet de mesure d’assignation à résidence sont désormais sous contrôles judiciaires. A ce titre toutes les visites et tous les actes subséquents qui doivent être posés à l’endroit des prévenus doivent être soumis à l’appréciation du juge d’instruction.

SUY Kahofi

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