72 heures de réflexion sur l’avenir de l’armée Ivoirienne

25 juin 2011

72 heures de réflexion sur l’avenir de l’armée Ivoirienne

 

Pour la Côte d'Ivoire une armée digne!

« …c’est sur  ces mots que je déclare ouvert l’atelier de réflexion sur le thème quelle armée pour la Côte d’Ivoire nouvelle je vous remercie » Fin de discours et applaudissements ce mercredi 22 juin pour le Ministre Ivoirien délégué à la Défense. Pendant trois jours, Paul Koffi Koffi a supervisé à Grand-Bassam la cité balnéaire, un moment d’échange entre militaires et pouvoir sur l’avenir de la grande muette qui au fil des années est devenue un peu trop bavarde. Une reforme interne s’impose et dans son discours d’introduction le Ministre avait souligné déjà les enjeux de cet atelier de réflexion. « Nous sommes ici pour faire l’état des lieux au plan humain, matériel, logistique et financier en vu de construire notre nouvelle armée sur les bases les plus solides. Ils nous a été donné de mesurer l’état de délabrement avancé, le niveau de destruction et de pillage des locaux ainsi que de leurs équipements. Les archives ayant été détruites, l’armée doit reconstruire sa mémoire […] »

Au cœur de cette réforme, un point culminant qui attire toute l’attention du gouvernement, du Premier Ministre Guillaume SORO et de l’Etat major Ivoirien. Il s’agit du redressement des grades dans l’armée Ivoirienne et à ce sujet voici les explications de Soumaïla Bakayoko le cema des FAFN. « La Commission de redressement des grades va recevoir les réclamations portées par tous les militaires et gendarmes qui estiment qu’ils ont été l’objet d’injustice dans leur carrière. Fort de cela la commission va analyser et faire des propositions ». De son côté le cema des ex-FDS, Phillip Mangou espère pour son pays une armée digne. « Avant même la crise post-électorale nous avons travaillé ardemment à la réunification de notre armée et aujourd’hui c’est chose faite. Nous saluons donc cette réunification. Il s’agira de voir ce qui ne va pas pour avoir une armée digne de la Côte d’Ivoire ».

En ce moment où l’armée Ivoirienne fait son monitoring, il sera ingrat de ne pas se rappeler qu’à l’origine de ce mouvement de réunification des hommes en armes était l’accord complémentaire IV de Ouagadougou. Le Burkina Faso n’entend donc pas se mettre à l’écart et veut continuer d’accompagner le processus de paix en Côte d’Ivoire. Bourahima Baldini est le représentant spécial du facilitateur Blaise Compaoré. « L’armée nouvelle est l’un des accord qui est l’accord complémentaire IV de Ouagadougou. Le Burkina Faso va continuer d’accompagner la Côte d’Ivoire dans la mise en place et la consolidation de cette armée nouvelle ».

Au terme de cet atelier de réflexion des décisions importantes ont été prises. La première et la plus importante concerne les ex-combattants des FAFN. En effet 8700 d’entre eux seront reversés dans la nouvelle armée et 2300 volontaires associés aux FRCI le seront également. Deuxième décision importante, la Côte d’Ivoire ouvrira bientôt des postes d’attaché de défense auprès de la CEDEAO et de l’Union Africaine. D’importantes décisions ont également été prises concernant le code de la fonction militaire, la reforme de la justice militaire, le respect des droits de l’homme dans la conduite des opérations militaires et la lutte contre le racket. Toutes ces décisions et recommandations seront reversées au Chef de l’Etat et au Premier Ministre pour adoption.

Suy Kahofi

Partagez

Commentaires