Micro rue : pour ou contre le maintien du 43ème BIMA

29 mai 2011

Micro rue : pour ou contre le maintien du 43ème BIMA

Les soldats français face aux manifestants devant la base du 43eme BIMA

La base militaire française de Port-Bouët sera maintenue et non fermée comme le voulaient les anciennes autorités Ivoiriennes. Cette décision a été confirmée par le Président Ivoirien et celle-ci a surpris plus d’un Ivoirien y compris ceux du camp d’Alassane Ouattara. Que pensent les Ivoiriens de cette décision, voici le point de vue de certains d’entre eux.

Kouassi Bah Fulbert (pour) : « Il est vrai qu’en 2002 nous avons eu du mal à comprendre pourquoi l’armée française n’est pas intervenue pour mater la rébellion. La France qui quand même est un pays qui soutien la démocratie nous a quelque part déçu. Je crois qu’avec l’action de la Licorne dans le maintien de la paix en Côte d’Ivoire et surtout les frappes pour le départ de Gbagbo, cette armée montre qu’elle est aux côté du peuple. Elle n’est pas seulement là pour protéger les ressortissants français mais elle peut aussi intervenir pour appuyer notre pays et je crois qu’à ce titre son maintien est une bonne chose ».

Soumahoro Inza (attention !) : « Je ne m’oppose pas directement au maintien du BIMA mais je crois qu’il faut faire attention ! Aujourd’hui nous ne savons vraiment plus quelles sont les intentions de cette armée sur notre sol. Sous Laurent Gbagbo ils n’ont pas levé le petit doigt et pour Ouattara ils interviennent. Les accords de coopération militaire ne tiennent pas compte de la tête d’un président mais des engagements d’Etat à Etat. Je me pose donc une question si demain Ouattara devient le mal-aimé de la France-Afrique, le BIMA pourra aussi le faire tomber ? »

J.C Savaneh (c’est une recolonisation !) : « Le philosophe Lucrèce disait que ‘’peu de personnes sont attachés à la servitude mais beaucoup s’y attachent’’. Je crois que c’est aujourd’hui le cas de la Côte d’Ivoire. Alassane Ouattara nous plonge dans un esclavage qui ne dit pas son nom. Comment un intellectuel africain de son calibre peut-il cautionner une telle situation ? Que fait l’armée de l’ancien colonisateur chez nous ? Je pense que les nouvelles autorités Ivoiriennes cautionnent une recolonisation de notre pays. Je me dis que comme Houphouët Boigny les houphouétistes du RHDP sont nostalgiques de l’époque ou l’axe Paris-Abidjan n’était pas seulement fort des liens économiques mais aussi et surtout des liens diplomatiques qui ont conduit à des situations chaotiques dans plusieurs pays ».

Phillip N.K (repenser l’esprit des accords) : « Pris sous l’ange de la souveraineté de notre pays, je crois que c’est une mauvaise décision que mon Président vient de prendre mais pris sur le plan militaire cette action peut être bénéfique à notre pays à condition que l’esprit des accords soit revisité. Un maintien du BIMA peut jeter les bases d’une collaboration pour la formation de nos futurs soldats pour la nouvelle armée. Les français pourraient enseigner le maniement des armes, le pilotage de chars ou des hélicos… Le BIMA pourra alors montrer son utilité dans le processus de sortie de crise mais à la longue le camp pourra seulement abriter des coopérants militaires et non des troupes. Encore une fois l’utilité du BIMA et son maintien doivent résulter d’une révision des accords de coopération militaire ».

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Commentaires

jean baptiste kouadio
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J'ai honte en tant qu'africain de parler de ce sujet après 50 ans d'indépendance. Sinon comment comprendre qu' un président africain de nos jours accepte qu'une base militaire française soit sur son sol . De toutes les façons je pense que le débat n'a pas sa raison d'etre puisque c'est eux qui l'ont placé au pouvoir. C'est d'ailleurs eux qui règnent en maitre absolu dans les rues d'ABIDJAN . Pensez-vous qu'un monsieur comme ALLASSANE qui a tout eu de la france est capable de s'opposer à une décision venant d'un président de ce pays ? En Afrique francophone nous n'avons pas de chef d'état mais des lèches bottes à la solde de ces présidents français qui ne font que dicter leurs lois dans nos pays.
Le jour de notre liberté n'est pas loin et j'y crois fermement. Quand la cote d'ivoire aura son président celui que les ivoiriens auront choisit, alors ce camp disparaitra ainsi que ceux des autres pays

Kahofi SUY
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Nous tirons ensemble la conclusion que les occidentaux n’interviennent en Afrique que lorsque les Africains eux-mêmes le demandent. Nous sommes hélas encore des enfants que Papa Sarkozy doit surveiller !