Yamoussoukro : la résidence de Nanan Boigny transformée en poudrière

26 avril 2011

Yamoussoukro : la résidence de Nanan Boigny transformée en poudrière

 

La résidence de Houphouët Boigny à Yamoussoukro transformée en poudrière

A beau convoiter le harem de votre père de son vivant, vous ne pouvez en aucun cas transformer sa dernière demeure en crachoir dit le proverbe turque. En d’autres termes même quand on n’aime pas un homme de son vivant, à sa mort on évite de le vilipender ou de ternir son image. Malheureusement l’ancien président ivoirien à savoir Laurent Gbagbo n’a certainement jamais su ce que ce proverbe signifiait. Félix Houphouët Boigny, que tous les Ivoiriens respectaient et respectent encore ne jouissait auprès de la refondation que d’un statut de personnalité de seconde zone sinon comment expliquer que la résidence du père de la Nation Ivoirienne ait été transformée  en poudrière ? Depuis plusieurs mois les membres de la famille Boigny et les patriarches de la tribu akouê (tribu baoulé de Yamoussoukro) ont demandé au Préfet Dakoury et aux autorités militaires d’épargner à la mémoire du vieux une telle humiliation mais personne n’a levé le petit doigt. Pire la résidence servait à loger les mercenaires angolais et libériens et quand besoin se faisait sentir devenait un camp d’entrainement commando pour miliciens ! Laurent Gbagbo avait une drôle de manière d’agir pour quelqu’un qui se taguait d’être Houphouétistes et seul héritier digne du Père.

La chute de la ville a donné la possibilité aux FRCI de découvrir dans les sous-sol de la résidence des Boigny et de la résidence des hôtes (résidence des chefs d’Etat en visite), d’importante quantité d’armes. Cet armement est composé essentiellement de caisses de munition de différents calibres, de grenades, de roquettes pour hélicoptères de combat, de missiles, de mortiers 120 mn et leurs obus ainsi que d’autres équipements militaires des FDS transférés depuis 2002 des camps militaires vers ce lieu plein de symbole pour les Ivoiriens. Pour le commandant Chérif Ousmane c’est une situation inadmissible surtout qu’il s’agit d’un lieu où le Père de la Nation a vécu et où de nombreux chefs d’Etats de pays amis et frères sont logés quand ils sont en Côte d’Ivoire. « Quand vous regardez toutes ces armes stockées ici vous vous rendez compte que le Président Houphouët Boigny est vraiment mort ». « Ce palais pour moi n’est pas une simple poudrière mais une véritable dynamite qui peut sauter à la moindre étincelle » déclare Nanan Boigny III, le chef de village de Yamoussoukro. Pour lui c’est une grande satisfaction pour tout le peuple akouê mais également pour tous les Ivoiriens car le Palais qui fait la fierté de la Côte d’Ivoire sera libéré de ces engins de mort. La Côte d’Ivoire doit se résigner à vivre encore au rythme des découvertes macabres et surtout celles des caches d’armes car on est bien loin de s’imaginer la quantité de munition et d’armes disséminées par le régime de la refondation en Côte d’Ivoire.

Suy Kahofi (correspondance particulière de Yamoussoukro)

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