Le retour des journaux pour quelle mission ?

15 avril 2011

Le retour des journaux pour quelle mission ?

 

Le retour des titres dans les kiosques est une bonne nouvelle

L’annonce a été faite par le patron du GEPCI Denis Kah Zion, les journaux seront dans les kiosques à partir de ce lundi 18 avril si tout va bien. Malgré les problèmes signalés chez EDIPRESSE la maison chargée de distribuer les titres nationaux et internationaux, la machine de la production et de la distribution des journaux va se mettre en marche pour le bonheur des Ivoiriens. Le retour des titres dans les kiosques est une bonne nouvelles car les Ivoiriens sont restés de longues semaines sans pouvoir s’informer mais dans un contexte de retour au calme assez précaire de nombreux Ivoiriens sont inquiets.

En Côte d’Ivoire chacun le sait, les quotidiens sont fortement politisés et c’est là la grosse crainte du peuple. « Ils vont revenir pour envenimer la situation ! Ils y a ceux qui vont défendre des logiques de paix et de réconciliation et il y a ceux qui vont revenir pour tourner le couteau dans la plaie, polémiquer sur les vieilles querelles et inciter à la haine » s’inquiète Georges Kouakou responsable de PME. Les inquiétudes des Ivoiriens sont fondés vu le nombre important de blâmes, d’avertissements et de sanctions pécuniaires qui ont frappé les quotidiens nationaux. Les journalistes ivoiriens au fil de la crise se sont taillés une réputation d’oiseaux de mauvaises augures et la question que chacun se pose est la suivante : quelle sera la mission de la presse nationale en cette période de sortie de crise ? A cette question chacun semble avoir une petite idée. « S’ils reviennent pour nous intoxiquer de nouveau, pour prêcher la haine et la division ça ne vaut pas la peine de produire. Les journalistes doivent s’engager en toute objectivité et en toute impartialité à soutenir le processus de sortie de crise » souligne K. Franc étudiant. « Je ne suis pas contre la liberté de la presse mais j’ai peur car nos journalistes à un moment de la crise avaient des titres et des écrits qui étaient de véritables appels au génocide et à la division : s’ils peuvent changer cela sera un plus pour le mouvement de réconciliation ».

Le retour des journaux dans les kiosques s’accompagne aussi de la reprise du service au CNP, le Conseil National de la Presse toujours dirigé par le sieur Eugène Dié Kakou. Il va falloir être vigilent et surveiller les écrits comme du lait sur le feu : le moindre mot de travers peut jeter encore de l’huile sur le feu. Au-delà des choix politiques, des prêches quotidiens pour les partis politiques, la presse doit donc jouer sa partition pour contribuer à la réunification du pays. Conscience professionnelle et respect des codes de déontologie du métier de journalisme, voici ce que le peuple de Côte d’Ivoire attend des animateurs de la presse nationale.

Suy Kahofi

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