Violation des droits de l’homme : chacun devra payer

12 avril 2011

Violation des droits de l’homme : chacun devra payer

 

Il faut des enquêtes pour situer les responsabilités de chacun

Laurent Gbagbo arrêté par les troupes pro-ouattara ce 11 avril 2011, une image inimaginable il y a quelques jours mais la réalité est présente. A peine mis aux arrêts que chacun polémique sur son sort : « il sera jugé avec son épouse » disent les uns, « au nom de la réconciliation il doit aller en exile » disent les autres, « il faut le laisser en Côte d’Ivoire pour qu’il puisse voir ce pays se développer ». Laurent Gbagbo libre vous avez osé dire ? C’est une insulte pour la mémoire de ses victimes et une entorse aux droits les plus élémentaires de la personne. S’il reste dehors même au nom de la réconciliation n’importe quel délinquant politique ou dictateur en Afrique pourra tuer impunément. « C’est trop facile ! On va le laisser comme ça ? Avec toutes ces personnes qu’il a tuées ? Si on veut la paix il doit payer. La réconciliation d’accord mais avec la justice d’abord » affirme Hortense K. habitante de Cocody. La réaction de Carlos Koffi de Treichville est différente. « C’est la première fois qu’un ancien Président est autant humilié ! Je pense que nous devons être humain et le laisser à la justice divine pour que la réconciliation soit totale ». C’est une réalité, Laurent Gbagbo mais surtout son parti, sont des forces politiques ivoiriennes à ne pas ignorer. Reconstruire la Côte d’Ivoire sans le FPI serait utopique. La preuve dans les villes de l’intérieur du pays les autorités politiques appellent à la réconciliation entre les membres du RHDP et du LMP.

Alassane Ouattara a été claire lors de sa campagne présidentielle : il ne vient pas consacrer un Etat d’impunité. Tous ceux qui depuis 10 ans donnent dans le commerce du crime, des violations des droits de l’homme et des assassinats ciblés devront répondre de leurs actes. Dans ce contexte Laurent Gbagbo et son épouse Simone que certains qualifient comme la mère des escadrons de la mort ne seront pas les seuls à passer sur le banc des accusés. Toutes les milices et groupes armés, tous les cadres, tous les leaders d’opinion pro-gbagbo ou pro-ouattara ainsi que toutes autres personnes nettement identifiés comme ayant commis des violations des droits de l’homme doivent être jugés. Personne n’est donc à l’abri de la justice dans ce que la Côte d’Ivoire vient de vivre mais il ne faut pas laisser les émotions dominer sur les enquêtes sérieuses qui doivent situer les responsabilités des uns et des autres. J’ai foi en la capacité des Ivoiriens à surmonter les problèmes et à marcher vers la paix sinon comment expliquer que Guillaume Soro soit devenu le Premier Ministre de Laurent Gbagbo. La Côte d’Ivoire va encore et toujours déjouer les pronostics qui nous situent déjà dans l’aire des difficultés. Laurent Gbagbo sera jugé, ses droits respectés et la Côte d’Ivoire continuera de vivre. Avis aux trouble-fêtes qui seraient donc tentés d’inquiéter les Ivoiriens.

Suy Kahofi

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