Côte d’Ivoire, Lybie…des condamnations, aucune action

14 mars 2011

Côte d’Ivoire, Lybie…des condamnations, aucune action

 

Aux condamnations la dictature répond avec des morts

La crise post-électorale ivoirienne et la révolution armée libyenne sont deux conflits très différents car ces deux pays n’ont pas le même poids économique et géo-stratégique au plan international. Le pétrole libyen et le look BCBG des insurgés du pays de Kadhafi attirent plus les caméras des médias que le cacao ivoirien et l’allure de dozo* (chasseur) des éléments du commando invisible d’Abobo. Pourtant ces deux crises ont des points communs et ceux-ci peuvent se résumer en une seule phrase : un soutien diplomatique aux opposants et rien d’autre ! A quoi a bien servi la reconnaissance de l’opposition armée libyenne par les grandes démocraties du monde si c’est pour voir aujourd’hui les insurgés détaler comme des lapins face à l’aviation de Kadhafi ? Des villes conquises par des étudiants et des artisans tombent aujourd’hui aux mains de celui qu’on ne considère plus comme un interlocuteur. La raison de ce recule est toute simple : là où le peuple révolté de Lybie attendait l’aide de l’occident, elle a droit à des consultations diplomatiques qui ne s’achèvent pas ! Personne ne veut intervenir et personne ne veut cautionner l’intervention des USA qui très tôt ont compris la nécessité d’utiliser la force pour bouter le ‘’vieux fou’’ hors de Tripoli. Une poignée de main sur le perron de l’Elysée avec un opposant ne stoppe pas des tirs d’armes lourdes ! Difficile d’expliquer la retenue des membres de l’OTAN et du Conseil de Sécurité qui visiblement sont insensibles à la mort des enfants et des femmes qui tombent lors des bombardements des navires de guerre du guide de la révolution. Aux problèmes politiques des réponses politiques, à une offensive militaire des réponses militaires.

Il est très aisé d’imaginer le sort des combattants et des personnes qui ont soutenues ouvertement l’opposition libyenne : ils doivent être soit décédés, torturés, exécutés ou emprisonnés. Des violations graves des droits de l’homme commises chaque jour dans le désert libyen mais aussi en Côte d’Ivoire où des femmes sont tuées et des habitations bombardées au prétexte farfelu d’une offensive. Les ivoiriens sont tués chaque jour, l’ONU condamne, menace les auteurs présumés et puis il n’y a rien après ! Reconnaître Alassane Ouattara comme Président n’est pas une nouveauté, ce que le peuple demande c’est le départ de Laurent Gbagbo dont les suppos semblent être uniquement intimidés par le bruit des armes. Le refus de plier du peuple ivoirien face à l’imposture est portée par des groupes d’auto-défense qui refuse de voir des populations être tuées pour avoir librement choisi un Président par la voie des urnes. Face à des dictateurs qui font de la violence leur fond de commerce, les organisations internationales veulent jouer la carte de la diplomatie !?! Dialogue de sourd entre la bête et le démocrate ! Rien ne sert à l’UA, l’ONU, les USA, la France ou si vous voulez la Communauté Internationale de soutenir les avancées démocratiques et d’abandonner les opposants à leur triste sort. Condamner OUI mais agir est encore mieux.

RAPPEL DESORMAIS QUOTIDIEN


43ème Jour de détention arbitraire à la MACA pour nos amis et confrères Sanogo Aboubakar dit Abou Sanogo et Kangbé Yayoro Charles Lopez dit Gnahoré Charly de Télévision Notre Patrie (TVNP) accusés sans preuves d’activités terroristes.

Au nom de la liberté de la presse nous ne les oublions pas. Nous pensons également à tous les journalistes et hommes de médias exilés et ceux privés d’exercer librement !

 

Suy Kahofi

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Commentaires

Charles Lebon
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Je partage ton indignation, Suy. La diplomatie internationale reste une machine lourde et difficile à mettre en branle à cause des intérêts inavoués.
Cependant une interventions militaires promptes est toujours délicate et difficile. Le consensus doit prévaloir. Et il faut donc le temps nécessaire. Mais comme tu le dis malheureusement pendant ce temps, des innocents meurent. Je crois que les USA sont toujours pragmatiques et réalistes. Mais je crois que l'opinion internationale sera encore la première à les critiquer.
Que peut-on faire! attelons-nous à former une nouvelle génération de dirigeants consciencieux.