Sommet de l’Union Africaine : rendez-vous historique entre l’Afrique et la Démocratie

29 janvier 2011

Sommet de l’Union Africaine : rendez-vous historique entre l’Afrique et la Démocratie

L'Union Afrique joue toute sa crédibilité dans le dossier Ivoirien

Addis-Abeba capitale de l’Ethiopie et haut lieu du panafricanisme abritera le Sommet de l’Union africaine (UA). Sur l’agenda des échanges figure les crises que vit le continent : Tunisie, Algérie, Egypte et surtout la Côte d’ivoire dont la crise post-électorale menace toute la sous région. La question à laquelle les chefs d’Etats auront à répondre est toute simple : que faut-il faire pour que Laurent Gbagbo quitte le pouvoir ? Deux blocs seront donc opposés : les pro-gbagbo tiré du bout du nez par l’Angola et les pro-ouattara mené par la CEDEAO.

Tous les chefs d’Etats africains ont été unanimes sur le fait qu’il faut trouver une solution négociée et surtout pacifique à la crise ivoirienne. Mais après plusieurs médiations le président sortant ivoirien battu aux dernières élections refuse de céder le fauteuil à son rival. Tous les médiateurs de l’Union africaine ont échoué ! De Thabo Mbéki à Raila Odinga, en passant par le président de la commission, Jean Ping. Faut-il encore parler de médiation face à un régime qui ignore tout du mot médiation, paix, droit de l’homme et démocratie ? N’est-il pas temps de s’aligner sur la position du Nigeria pour éviter encore des morts ? Pendant que les Chefs d’Etats tergiversent l’étau de la dictature se resserre sur le peuple. Le rapport de Human Rigth Watch confirme le caractère répressif des forces militaires et des milices fidèles à Laurent Gbagbo : viols, vols, meurtres, enlèvements, bastonnades…sont le quotidien des Ivoiriens qui ont le malheur d’être opposé au régime de Laurent Gbagbo. Les violations des droits de l’homme s’accentuent avec des privations générales d’eau et d’électricité de toute la zone CNO sous contrôle des Forces Nouvelles. Qu’espèrent donc les Chefs d’Etats africains d’un tel régime qui brime son peuple ? On lui a envoyé des émissaires, on l’a menacé d’une intervention militaire et il est toujours là : certainement qu’il s’agit d’une manière de dire que « seule la force me fera partir ! » Certains appellent à un soulèvement comme en Tunisie : je répond à ces derniers qu’ils ne connaissent pas l’armée et les milices de Laurent Gbagbo suréquipés grâce à la bénédiction de l’Angola et de la Biélorussie. Descendre dans la rue c’est s’offrir en objectif de tir à balle réelle pour une armée qui a choisi d’être contre le peuple ! La gangrène du régime déchu contamine aussi toute la CEDEAO : la banque centrale est nationalisée et ses coffres pillés. Les ressortissants de la CEDEAO vivants en Côte d’Ivoire sont brimés et rançonnés. Le laxisme des chefs d’Etats fait qu’aujourd’hui Alassane Ouattara est présenté comme l’ennemi du peuple par le clan Laurent Gbagbo : « c’est lui qui ne veut pas qu’on vende le cacao, Ouattara a asséché les banques, il veut affamer les paysans et appauvrir les fonctionnaires ». Plus la Communauté Internationale se refuse à appliquer une solution radicale au problème Ivoirien, plus le gouvernement illégitime de Laurent Gbagbo gagne en notoriété ! Ruiner la Côte d’Ivoire, déstabiliser la CEDEAO, instaurer l’anarchie et la division au sein de la Communauté Internationale voici l’exploit que le clan Gbagbo veut réaliser avant de couler définitivement.

Le peuple Ivoirien a décidé de confier son avenir à l’Union Africaine parce qu’elle croit en un idéal démocratique africain. Pour une fois dans l’histoire de ce continent il faut que les choses changent ! L’Afrique ne doit pas manquer ce rendez-vous historique avec la démocratie. Nous devons montrer que nous sommes capable de présenter une autre image de notre continent au monde. L’ONU, l’UA, la CEDEAO en somme la Communauté Internationale joue toute sa crédibilité dans le dossier Ivoirien. L’Afrique devra faire un choix : rester dans l’air des dictatures et des partis uniques ou adopter après cinquante ans d’indépendance des valeurs démocratiques. La jeunesse Ivoirienne et africaine en général tourne donc son regard vers la terre natale du Négus.

Suy Kahofi

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