Une République pour deux Présidents !

4 décembre 2010

Une République pour deux Présidents !

Qui des deux sera au final le Président de la Côte d'Ivoire

Une annonce de résultats provisoires de l’élection présidentielle faite à l’hôtel du Golf à Cocody donne Alassane Dramane Ouattara vainqueur de l’élection Présidentielle avec 54,10% des suffrages contre 45,90% pour Laurent Gbagbo. Une autre annonce, cette fois ci du Conseil Constitutionnel enregistrée par la RTI première chaîne donne Laurent Gbagbo vainqueur avec 51,45% des suffrages contre 48,56 % pour ADO. Dans un flou total où l’Organisation des Nations Unies par le canal de son représentant spécial semble avoir choisi son camp, les Ivoiriens continuent de vivre la peur au ventre avec deux Présidents ! « Je n’ai pas voté pour Gbagbo donc comment il a fait pour devenir Président c’est entre lui et ceux qui le suivent » s’insurge un militant RHDP d’Abobo Baoulé. « Nous on va installer Gbagbo parce que c’est lui que les Ivoiriens aiment ! Ce que l’ONU dit ce n’est pas notre affaire, c’est maïs ! » s’écrie une militante en extase dans les rues de la Riviera. Jusqu’à ce que l’un des présidents ne jette l’éponge de la contestation, les Ivoiriens vivront avec le spectre d’être attaché à l’un des deux hommes forts du second tour de l’élection présidentielle. Les deux annonces faites respectivement par Mr Youssouf Bakayoko (CEI) et Mr Paul Yao N’dré (Conseil Constitutionnel) ont crée à des moments différents des sentiments de joie puis de frustration qui se sont traduits dans les faits par des actes de violence qui ont entrainé des blessés lors d’affrontement entre partisans LMP et RHDP. Difficile également de comprendre comment sur la même base de calcul à savoir le retrait des départements jugés litigieux par le LMP, l’ONUCI est arrivé à un résultat différent du Conseil Constitutionnel ?

Reste donc la position de la Communauté Internationale sur le problème Ivoirien et surtout celle du Big Five de l’ONU. Le laxisme dans la prise de sanction contre des dictateurs après les efforts des Nations Unies pour gérer des conflits a permis leur enracinement au pouvoir si bien qu’ils se sont proclamés président à vie à l’image de Robert Mugabé. La Côte d’Ivoire ne sait plus à quel Saint se vouer ; elle qui croyait avoir tourné la page de la crise semble s’apprêter à écrire un autre chapitre consacré cette fois ci au nom de son nouveau Président. Espérons tous simplement qu’il ne soit pas aussi long que celui de la crise, du report des élections ou des nombreux accords de paix.

Suy Kahofi

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Commentaires

Kouassi
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Un bref rappel des faits : 2000 Gbagbo se proclame vainqeur des élections sans attedre la fin des résultats. 2002, Gbagbo appelle la France à la rescousse pour contrer la tentative de coup d'etat. Janvier 2003, accords de Marcoussis signés par Gbagbo pendant que les premières émeutes anti-françaises commencent.Novembre 2004, il lance les patriotes à la "chasse aux blancs" avec ses exactions et ses rapatriements. 2007, Accord politique de Ouagadougou, signé par Gbagbo qui a une valeur supranationale et qui stipule 1°organisation d'élections démocratiques supervisées par la commission électorale indépendante 2° financées par la communauté internationales (au 3/4) et 3° dont le résultat, pour être valable, devra être certifié par l'ONU.31 octobre et 28 novembre 2010, élections jugées démocratiques. 30 novembre 2010, devant les caméras de RCI et du reste du monde, un proche de Gbagbo empêche la promulgation des résultats. 2 décembre, la CEI proclame les résultats donnant Alassane Ouattara vainqueur, certifié par le représentant de l'ONU, l'UE, les USA, la France. 3 décembre le conseil constitutionnel présidé par un proche de Gbagbo annule la quasi totalité des votes du nord, rajoute plus de 50.000 voix au président sortant et le déclare vainqueur. Rejeté par la communauté internationale, celle-là même devant laquelle il s'était engagée à respecter les résultat des urnes. 4 décembre, le président prête serment devant ses proches et les généraux de l'armée. Cherchez l'erreur : qui respecte les institutions, les lois, les traités ?Peut on se permettre de laisser voler le vote des ivoiriens en toute impunité ???? La Côte d'Ivoire et les ivoiriens méritent beaucoup mieux que cela et surtout que l'on respecte leur dignité.

Ange Karl
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Le droit n'a pas été dit en Côte d'Ivoire par le Conseil Constitutionnel présidé par M. YAO N'DRE. La preuve se trouve dans l'article 64 nouveau de l'ordonnance portant ajustement du code electoral pour les elections de sortie de crise signé par le Président Laurent GBAGBO.

ARTICLE 64 nouveau
Dans le cas où le Conseil Constitutionnel constate des irrégularités graves de nature à entacher la sincérité du scrutin et à en affecter le résultat d'ensemble, il prononce l'annulation de l'élection et notifie sa décision à la Commission Électorale Indépendante qui en informe le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies et le Représentant Spécial du Facilitateur à toutes fin utiles.
La date du nouveau scrutin est fixée par décret pris en Conseil des Ministres sur proposition de la Commission Électorale Indépendante. Le scrutin a lieu au plus tard quarante cinq jours à compter de la date de la décision du Conseil Constitutionnel.

ORDONNANCE No 2008-133 DU 14 AVRIL 2008 PORTANT AJUSTEMENTS AU CODE ELECTORAL POUR LES ELECTIONS DE SORTIE DE CRISE